Lino Ventura, Hammou Moussik, Pauline Viardot: issus de l’immigration, ces grandes figures de la France sont sous-représentées quant aux noms de rues, situation que le gouvernement veut désormais corriger, relate un article du JDD paru le 5 décembre. Selon Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la Ville, le registre «Histoires d'en France. Le recueil des noms des quartiers, des immigrations et des diversités territoriales» est en cours de préparation.
«Ça ne sert à rien de réécrire le passé, estime Nadia Hai à propos des demandes de déboulonnage de statues de figures du colonialisme ou de la traite d'esclaves. Écrivons plutôt la page commune qui va nous rassembler», a-t-elle déclaré, citée par le journal. Pour elle, cette mesure vise à créer «du lien, du vivre-ensemble».
Parmi les noms faisant partie de la liste, Chérif Cadi, premier musulman admis à l'École polytechnique, Hammou Moussik, d’origine marocaine, venu en France pour prendre part à la libération de la Corse à l'automne 1943, ou la cantatrice Pauline Viardot ou Garcia selon son nom de jeune fille, immigrée espagnole, indique le média.
«Catalogue de 300 ou 500 noms»
Emmanuel Macron a évoqué l'initiative dans sa récente interview à Brut où il a notamment parlé d’«une espèce de catalogue de 300 ou 500 noms» des héros d'une «jeunesse qui se cherche» qui ensuite pourrait être utilisée pour renommer des rues. Le recueil pourrait également inspirer les villes pour ériger des statues en leurs noms ainsi que de grandes écoles à nommer leurs promotions d'après l'un d'eux.
La liste complète mise au point par «une vingtaine de chercheurs, responsables associatifs ou de musée, sociologues, artistes» sera prête «tout début 2021», précise Mme Hai.