Le Tribunal administratif de Montreuil a répondu favorablement à la demande d’annulation des élections municipales au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), déposée par La Liste citoyenne du Pré-Saint-Gervais, rapporte France Bleu.
Un recours en annulation avait en effet été déposé, après l’invalidation de 42 bulletins de vote lors du dépouillement. Ces derniers ne portaient pas la mention de la nationalité d’un candidat, ressortissant d’un autre État de l’Union européenne, comme l’exige pourtant la loi.
Les suffrages irréguliers se sont retrouvés dans les urnes malgré une tentative de les faire réimprimer en urgence. Ils n’ont donc pas été comptabilisés, au grand dam de la tête de liste Delphine Debord, qui s’est donc pourvue en justice.
Le maire prend acte
Laurent Baron (PS), élu au premier tour en mars avec 50,19% des voix, a pris acte de la décision du Tribunal administratif dans un communiqué. Il regrette néanmoins que ces opposants aient voulu «rejouer l’élection» en justice, et dénonce le fait que certains d’entre eux se soient rendus en personne à l’audience. Il critique également le «manque de rigueur» de Delphine Debord dans l’élaboration des documents électoraux.
Celle-ci, arrivée en cinquième position lors du scrutin, a elle aussi réagi sur les réseaux sociaux. Dans un message posté sur Facebook, elle a salué une décision de justice synonyme de «victoire pour la reconnaissance de l’expression populaire». Delphine Debord critique de même la position du maire finalement élu, lui reprochant d’avoir défendu «le statu quo» lors des élections en pensant que «le résultat aurait été sensiblement le même» sans cette erreur de bulletins.
Possibilité d’un appel
Les électeurs du Pré-Saint-Gervais ne seront pourtant pas nécessairement rappelés aux urnes, le jugement du tribunal pouvant encore être contesté. Laurent Baron et son équipe ont en effet un mois pour faire appel.
Les élections municipales qui s’étaient tenues en mars dans un contexte de crise sanitaire avaient vu un taux record d’abstention de 58,33% au second tour. Le scrutin avait été marqué par la progression des candidats d’Europe écologie-Les Verts, élus dans plusieurs grandes villes, comme Lyon, Bordeaux ou Strasbourg.