Un groupe de chercheurs a été confronté à un dur retour à la réalité, après neuf mois passés au milieu du Pacifique, presque sans nouvelles de l’extérieur, rapporte CNN.
L’équipe s’était rendue sur l’atoll de Kure, situé à plus de 2.000 km d'Hawaï, pour mener des recherches sur l’écosystème des lieux. Arrivés en février, les scientifiques n’ont quasiment plus eu de contacts avec le monde extérieur. Ils n’avaient ni télévision, ni téléphone, et devaient se partager une connexion Internet limitée, avec une adresse e-mail pour quatre.
Les quelques communications avec leurs proches ne leur ont pas permis de saisir l’ampleur de la pandémie de Covid-19 qui sévissait partout ailleurs.
«J'avais entendu quelques petites choses à ce sujet. Mais au milieu d'autres maladies comme le SRAS et la grippe porcine, j'ai pensé: “C’est juste la prochaine. Rien d’important”. Je pensais vraiment que ce serait fini au moment où nous rentrerions tous à la maison», explique à CNN Matthew Butschek, l’un des membres de l’équipe.
Distanciation sociale
À leur retour chez eux, les chercheurs ont été confrontés aux restrictions et mesures sanitaires en vigueur dans leur pays. L’un d’entre eux, originaire de Nouvelle-Zélande a même dû être mis en quatorzaine dans un hôtel avant de pouvoir regagner son foyer.
Les autres ont dû apprendre à vivre au rythme de l’épidémie alors que la distanciation sociale et l’absence de contact avec leurs proches ont parfois terni leur retrouvailles.
«Tout a été assez bizarre. Je suis heureuse de la bonne nourriture -nourriture non périssable - que nous pouvons manger désormais. Mais je n'ai pas eu un seul câlin depuis mon retour», explique ainsi à CNN Naomi Worcester, autre membre de l’expédition.
L’atoll de Kure s’étend sur moins de 10 km et abrite une réserve gérée par le département des Terres et des ressources naturelles d'Hawaï. Il est fréquenté par des centaines d’oiseaux de mer et des phoques en voie de disparition. En 1998, un navire de pêche s’y était échoué, déversant des milliers de litres de carburant qui avaient pollué le rivage et le récif corallien