Dans les quartiers, le sport est en danger et les conséquences seront lourdes. Dans une lettre ouverte publiée par le Nouvel Obs, 80 élus de tous bords politiques confondus ont lancé un appel à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, et à Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports. L’objet de leur doléance? «Sauver le sport dans les quartiers.»
En effet, les élus regrettent que des projets mis en œuvre soient «trop peu soutenus et pas assez reconnus», malgré leur «efficacité» et leur «utilité sociale». La faute donc à «l’absence d’engagement pérenne de l’État». Selon eux, l’épidémie «a eu un impact dramatique sur les associations sportives, et notamment celles qui sont implantées dans les quartiers».
Impact dramatique du Covid-19 sur les associations
Une conjoncture qui a d’ailleurs poussé la structure à s’adapter afin de continuer à proposer des activités sportives, respectueuses des règles sanitaires mais également des activités éducatives. «Il y a des jeunes qui viennent nous solliciter pour de nombreuses raisons: ils veulent faire du sport, essayer de nouvelles disciplines, ils sont sur des parcours de réalisation à la fois culturelle ou environnementale. Tandis que pour certains, c’est pour de la remobilisation», énumère Philippe Fourrier.
«La pratique sportive, au même titre que la musique ou les arts plastiques, est un outil facilitateur d’inclusion sociale et d’intégration citoyenne», poursuit-il.
Pourtant dans ces zones géographiques, le sport semble être aux abonnés absents.
Le sport comme vecteur d’insertion
Et pour cause, les 5,4 millions de personnes qui vivent dans les 1.500 quartiers classés prioritaires pratiquent deux fois moins de sport que la moyenne de la population. Pis, près de 10% des zones urbaines sensibles ne comptent aucune structure pouvant les accueillir.
En témoignent les résultats obtenus par Cap’Sport. Philippe Fourrier explique que l’association a permis à près de 90 jeunes de pérenniser leur emploi. L’association compte d’ailleurs dans ses rangs 30 salariés, ce dont se félicite Philippe Fourrier.
«Les jeunes sont demandeurs, mais ils sont aussi la future ressource de cette machine humaine, car ils seront peut-être avec nous en service civique, en apprentissage, en contrat, ou peut-être en TIG [travail d’intérêt général, ndlr].»
Pour continuer d’exercer cette mission d’intérêt public, les signataires de la tribune souhaitent donc que le gouvernement mette en place les mesures en faveur du sport préconisées par le plan Borloo. Par ailleurs, ils proposent la création et le financement de 5.000 emplois sportifs, d’un fonds pérenne d’urgence ou encore, l’attribution d’une enveloppe de 1% du budget global des Jeux olympiques et paralympiques sur des projets ou des dynamiques présentes dans les villes (QPV).
Mais plus encore, les auteurs de la tribune souhaitent le lancement d’un Grenelle de l’éducation et de l’inclusion par le sport afin de suivre l’application des mesures qui seront prises, le lundi 1er février 2021, à Garges-lès-Gonesse.