Des soldats boivent leur bière dans la prothèse d’un taliban mort, l’armée australienne enquête – photo choc

© AP Photo / Rahmat GulMilitaires en Afghanistan
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L’armée australienne va enquêter sur le cas de plusieurs militaires ayant bu leur bière dans la prothèse de jambe d’un taliban*. Des officiers sont impliqués, selon le Guardian.

Une enquête a été ouverte au sujet des soldats australiens s’étant servis d’une prothèse de jambe pour boire leur bière, rapporte le Guardian, qui cite le ministère australien de la Défense.

Le quotidien avait auparavant diffusé la photo d’un militaire, toujours en service, en train de se désaltérer de cette manière, dans un bar de fortune établi sur une base des forces spéciales australiennes en Afghanistan. La prothèse appartenait à un taliban* décédé, et les militaires la portaient comme trophée attaché à leur sac à dos, dans les zones de combat.

L’enquête de l’armée survient après la prise de position du sénateur Rex Patrick qui avait fait part de son indignation, appelant les commandants qui n’avaient pas su éradiquer ce type de pratiques dans l’armée à rendre des comptes.

«Le maintien des règles et le développement d’une bonne culture sont la responsabilité de ceux qui commandent. J’espère que le coupable a été puni et qu’il en va de même pour les commandants qui ont fermé les yeux sur la conduite ou se sont tus», avait-il déclaré au Guardian.

Des gradés impliqués?

Des officiers supérieurs étaient au courant de l’attitude de leurs subordonnés dans les forces spéciales et ont eux-mêmes bu dans cette prothèse, rapporte le Guardian qui cite des sources de l’Australian Special Airborne Service (SASR).

En vertu du Code pénal du Commonwealth d’Australie, s’emparer d’un bien sans le consentement de son propriétaire en temps de guerre équivaut à un pillage, crime de guerre passible de 20 ans de prison, rappelle l’avocate Glenn Kolomeitz au quotidien.

L’épisode a également fait réagir côté afghan, certains responsables ne cachant pas leur désapprobation devant ces pratiques.

«C’est l’image la plus dégoûtante, choquante et horrible que j’aie jamais vue. C’est d’autant plus douloureux quand on considère que [les soldats] étaient là pour nous aider et nous mettre en sécurité. C’est honteux», déclare ainsi au Guardian Hayatullah Fazly, membre du conseil provincial d’Uruzgan.

L’événement risque de ternir un peu plus l’image des forces armées australiennes en Afghanistan, déjà écornée par la publication d’un récent rapport d’enquête. Ce document évoque notamment le meurtre de 39 personnes par les forces spéciales australiennes, entre 2005 et 2016.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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