Le Québec fait face à un déclin de l’usage du français en raison de l’immigration plus marqué qu’attendu

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«Je sens que nous sommes au bord d’une crise», a regretté au journal La Presse la ministre canadienne des Langues officielles alors que l’emploi du français «connaît un déclin plus marqué». En raison des changements démographiques dus à l’immigration, cette érosion concerne aussi l’anglais.

Dans un entretien accordé à Métro, le démographe Marc Termote a déclaré que l’usage du français à Montréal «connaît un déclin encore plus marqué» que ce qu’annonçaient les dernières prévisions de l’Office québécois de la langue française (OQLF).

D’après les statistiques de 2016, seulement 49,6% des résidents de l’île de Montréal nommaient le français comme langue maternelle, bien en deçà de la moyenne provinciale de 78%. Un rapport de l’OQLF de 2019 révélait que 24% des immigrants au Québec utilisaient plutôt l’anglais au travail.

«Je sens que nous sommes au bord d’une crise», a déclaré à La Presse la ministre canadienne des Langues officielles, Mélanie Joly. «La question de la langue au Québec est fondamentale. Et on doit tout faire pour la protéger.»

Toutefois, Frédéric Bérard, politologue à l’Université de Montréal, estime qu’il faut relativiser cette annonce. «Des chiffres indiquent que 94% des Québécois sont capables de soutenir une conversation en français. Je trouve ça bon et intéressant comme chiffres, d’autant plus qu’ils sont stables», a-t-il déclaré au site ontarien ONFR+.

La députée Emmanuella Lambropoulos a davantage enflammé le débat sur l’usage du français à la mi-novembre en disant en anglais: «On entend que la langue française est en déclin au Québec. J’ai besoin de le voir pour le croire.» Cependant, elle s’est par la suite excusée et a reconnu qu’il y avait bien un déclin au Québec, relate Le Courrier International.

L’usage de l’anglais également en danger

Le président de l’Association d’études canadiennes, Jack Jedwab, a fait remarquer que l’usage de l’anglais était aussi en perte de vitesse.

«Le vrai changement, c’est qu’il y a un plus grand mélange de langues à Montréal que jamais auparavant, avec des changements démographiques en raison de l’immigration: en d’autres termes, il y a plus de gens maintenant dont la langue maternelle n’est ni l’anglais ni le français», a-t-il expliqué à CTV News.

Le gouvernement admet une inégalité entre les langues

Fin septembre, le gouvernement Trudeau a reconnu «l’inégalité qui existe entre les francophones et les anglophones au pays» et remarqué qu’il y avait «près de huit millions de francophones au Canada dans un océan de plus de 360 millions d’habitants principalement anglophones [en Amérique du Nord]» et qu’il fallait renforcer la Loi sur les langues officielles au Canada adoptée en 1969, relate Radio-Canada.

Selon Le Métro, le gouvernement «planche actuellement sur un plan d’action pour défendre la langue française».

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