Le dirigeant azerbaïdjanais Ilham Aliev a encore une fois proposé à Paris de donner la ville de Marseille aux Arméniens vivant en France et de créer ainsi «un second État» pour ces derniers.
«Des pays situés à des milliers de kilomètres d’ici adoptent aujourd’hui des lois, leurs parlements en discutent. Quel rapport le parlement français a-t-il avec notre cause? Cela fait combien d’années que la France co-préside le groupe de Minsk? A-t-elle fait quelque chose depuis? A-t-elle entrepris une démarche pratique pour résoudre cette cause? Et maintenant, une fois la question réglée, regardez ce qui se passe», a-t-il déclaré, en s’adressant à la nation.
Et d’ajouter que le Sénat français avait adopté une résolution pour que la République du Haut-Karabakh soit reconnue.
«Si vous les aimez, je l’avais déjà dit pendant la guerre, donnez-leur la ville de Marseille, changez son nom, créez-y un second État pour eux. Personne ne peut s’ingérer dans nos affaires», a-t-il ajouté.
Effectivement, en octobre dernier, en accordant un entretien à la chaîne Al-Arabiya, le Président azéri avait appelé Emmanuel Macron à céder la ville de Marseille, pour en faire la nouvelle République du Haut-Karabakh.
Résolution votée par le Sénat français
Le Sénat a demandé au gouvernement français dans un texte voté mercredi dernier «la reconnaissance de la République du Haut-Karabakh». Lors des débats qui ont précédé le vote, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie, a rappelé la position du gouvernement français sur cette question: la France ne reconnaît pas la République autoproclamée du Haut-Karabakh, rappelle la diplomatie française.
Alain Richard (RDPI à majorité En Marche) a jugé pour sa part qu'une reconnaissance unilatérale «apparaît porteuse de difficultés supplémentaires».
Le terme «conflit» est révolu, selon Aliev
Ilham Aliev a en outre estimé que l’expression «le conflit du Haut-Karabakh» est restée dans le passé.
«Je ne conseille pas d’y recourir. Juste en parlant de l’Histoire, on peut, certes, l’utiliser».
L’accord de paix
Après l’éclatement de combats le 27 septembre, une déclaration sur la cessation complète des hostilités dans le Haut-Karabakh a été signée le 9 novembre.
Le document prévoit le passage de plusieurs régions de la République autoproclamée sous le contrôle de l'Azerbaïdjan, l’échange de prisonniers entre Erevan et Bakou ainsi que le déploiement d’un contingent russe de maintien de la paix le long de la ligne de contact et dans le couloir de Latchin reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie.