Des dizaines de millions de téléspectateurs observent son travail à chaque discours de Macron. Laurianne Lecavalier, cogérante de Voxa Direct, a révélé au micro d’Europe 1 les dessous de la vélotypie, un métier sorti de l’ombre depuis les allocutions présidentielles sur l’épidémie de coronavirus.
Elle aborde cet exercice difficile mais indispensable aux malentendants sans connaître à l’avance le contenu du discours, tenu secret jusqu’au dernier moment pour «éviter toute fuite» et potentiellement sujet à des modifications «jusqu’à trois minutes avant le live».
«Au mieux, on peut visualiser vraiment une minute avant le prompteur qui défile à toute vitesse au moment où ils le mettent en page. Mais non, on n’a jamais le texte avant», confie-t-elle.
Un clavier spécial
Elle utilise pour cela un clavier de vélotypie, qui n’a rien en commun avec les claviers Azerty ou Qwerty habituellement utilisés. La configuration des touches est particulière, sans rien inscrit dessus. Il est possible d’appuyer sur plusieurs touches en même temps pour aller plus vite.
L'invitée #inattendue d'@europe1 se cache derrière les sous titres des interventions d'Emmanuel Macron
— Sebastien Krebs (@sebastienkrebs) November 24, 2020
Et voici le "CLAVIER" que Lauriane Lecapitaine @VoxaDirect utilise 😳😳 pour sous-titrer au fur et à mesure que le Président parle.. !
📻#Le5h7h #europe1 pic.twitter.com/CUxgCw3QHz
«On découpe les mots sous forme de syllabes. On fait des accords de lettres comme un pianiste fait des accords de notes», explique au média Mme Lecavalier. «Chaque touche correspond à une lettre, mais certaines lettres se font par combinaison de touches. Par exemple, il n'y a pas de touches D. Il faut activer deux touches pour obtenir un D. Il faut tout connaître par cœur, c’est un métier», conclut-elle.
Voxa Direct s’occupera une nouvelle fois du sous-titrage de l’allocution présidentielle ce mardi soir au sein de la régie de France Télévisions. Le chef de l’État y dévoilera les nouvelles mesures relatives au confinement, avec un allègement possible concernant les commerces considérés comme «non essentiels».