Couvre-feu, brigades citoyennes, dépistage: ce que conseillent ces experts pour déconfiner

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Alors qu’Emmanuel Macron va annoncer les prochaines mesures relatives au confinement, cinq spécialistes interrogés par Le Parisien ont évoqué lesquelles d’entre elles ils souhaiteraient voir mises en place pour s’engager dans un déconfinement efficace.

Le confinement semble avoir porté ses fruits, au point que l’exécutif envisage des mesures d’allégement. Des médecins et épidémiologistes ont livré au Parisien des pistes à suivre pour passer en déconfinement sans craindre un retour de l’épidémie.

Bertrand Guidet, chef du service réanimation de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, insiste sur un «confinement allégé», car il faudra malgré tout rester confinés, même pendant les fêtes de fin d’année. Il propose la mise en place d’un couvre-feu qui permettrait tout de même aux gens de pratiquer certaines activités, comme faire du sport dehors ou se rendre au théâtre.

Il souhaite également que les restaurants puissent rouvrir pour les fêtes, avec un espacement entre les tables et des heures d’ouverture en accord avec le couvre-feu. «Les gens en ont marre du confinement, ils sont fatigués», estime-t-il.

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Le confinement pourrait être évité à cette condition, selon l’OMS

Le représentant des Hôpitaux de Paris Rémi Salomon souhaite une plus grande participation de la population au processus de déconfinement avec des «brigades citoyennes». Il s’agirait de personnes formées dont la fonction, dans chaque quartier, serait d’aller au contact des individus positifs et de leur expliquer pourquoi ils doivent s’isoler des autres, même au sein du logement.

Pour Gilles Pialoux, chef infectiologue à l’hôpital parisien Tenon, le déconfinement doit se faire par zone selon la circulation du virus, et non à l’échelle du pays entier. «On pourrait imaginer que dans les régions où le taux d'incidence est encore élevé, il soit plus tardif, ou alors qu'un couvre-feu soit décidé dans le Rhône par exemple, ou en Savoie», détaille-t-il auprès du quotidien.

Dépistage massif

La question du dépistage reste évidemment essentielle, comme le rappelle Catherine Hill, ex-cheffe de service de biostatistique et d’épidémiologie à l’Institut Gustave-Roussy à Villejuif. Elle suggère des prélèvements salivaires et des tests antigéniques de façon groupée. Les résultats obtenus en 30 minutes permettraient d’isoler plus rapidement les cas positifs et leurs cas contacts.

«Ce que nous faisons aujourd'hui en France est très peu efficace. On isole une infime partie des personnes contaminantes puisqu'on teste en moyenne trois jours après l'apparition des symptômes, avec un résultat de test le lendemain, soit neuf jours après l'infection. C'est beaucoup trop tard!», déplore-t-elle.

Enfin, l’épidémiologiste Dominique Costagliola affirme qu’il convient simplement de poursuivre la stratégie «tester-tracer-isoler». Toutefois, pour qu’elle soit efficace, il faudrait une faible circulation du virus pour avoir les moyens de suivre les cas positifs et il conseillerait donc de rester en confinement «au moins jusqu’aux vacances».

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