Évoquant les récents propos du Président turc sur un dialogue avec l’Europe, le chef de la diplomatie française les a qualifiés de «déclarations apaisantes» alors que la France voudrait voir «des actes» de la part de Recep Tayyip Erdogan.
«Nous avons beaucoup de désaccords, il faut les traiter les uns après les autres [...]. Or, il y a de la part du Président Erdogan des propos calomnieux qui ne prêtent pas à la discussion et au dialogue», a déclaré Jean-Yves Le Drian dans l'émission Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
Parmi ces «désaccords» avec Ankara, le ministre a cité la «volonté expansionniste» d'Ankara, une «politique du fait accompli» en Libye, en Irak et en Méditerranée orientale, «où ils agressent de fait deux pays membres de l'Union européenne, la Grèce et Chypre» ainsi que la politique turque «au Haut-Karabakh, où ils envoient aussi des mercenaires syriens».
«L'Union européenne a annoncé au mois d'octobre qu'elle vérifierait la posture de la Turquie sur ces différents sujets au moment du Conseil européen de décembre, dans quelques jours. C'est à ce moment-là qu'on va vérifier les engagements», a-t-il conclu.
Début novembre, M.Le Drian avait déjà appelé le Président turc à «mettre un terme immédiat» aux menaces visant la France et l’Europe.
Erdogan sur la Turquie et l'Europe
S’adressant samedi 21 novembre aux membres du Parti de la justice et du développement (AKP), le Président turc a appelé l'UE à «ne pas faire de discrimination» à l’égard de son pays qui se considère comme faisant partie de l’Europe et qui veut construire son avenir avec l'Europe.
Tensions Paris-Ankara
Les relations entre la France et la Turquie se sont dégradées après qu’Emmanuel Macron a promis de ne pas renoncer aux caricatures de Mahomet et de défendre la liberté d’expression suite à la décapitation du professeur Samuel Paty par un terroriste islamiste. Le Président turc a alors appelé à boycotter les produits français et a commencé à attaquer personnellement son homologue français.
Les tensions entre les deux pays se sont d’autant plus détériorées à la suite de la parution d’une caricature du Président turc en couverture de Charlie Hebdo.