Près de cinq mois après que Didier Lallement a décidé de dissoudre complètement la Compagnie de sécurisation et d’intervention de Seine-Saint-Denis (CSI 93) visée par une quinzaine de plaintes, la préfecture de police de Paris a annoncé que la mise en place de cette mesure nécessitait une réforme administrative, rapporte Le Parisien.
Au moins 17 enquêtes ont été ouvertes suite aux actions des agents de la CSI 93, dont quatre ont été mis en examen, soupçonnés de violences, vol, détention et transfert de stupéfiants.
Cependant, la dissolution de cette unité «passera par sa reconstitution avec les effectifs non mis en cause», a fait savoir le 20 novembre la préfecture de police de Paris, citée par Le Parisien.
Elle «sera achevée au plan administratif lorsque la réforme des CSI de la petite couronne aura abouti. Cela sera le cas à l'occasion d'un prochain comité technique interdépartemental au cours duquel sera présenté le nouveau dispositif», a précisé l’autorité.
Un pré-comité doit se tenir le 23 novembre, et la décision finale devrait être prononcée le 5 décembre, détaille Le Parisien.
Détails sur la reconstruction
Seule une quinzaine de policiers de ce service basé à Aulnay-sous-Bois devraient être transférés à Paris pour exercer des interventions matinales, indique le quotidien, se référant à ses propres sources.
Le reste de l’unité ne sera concerné par aucun changement. Les locaux resteront les mêmes, alors que la direction pourrait se voir rattachée à la capitale, souligne le quotidien.
Au moins 17 enquêtes
Les investigations secrètes visant la CSI 93, créée en 2008 et qui compte 148 policiers, ont commencé il y a plus d’un an et demi. Depuis, le parquet de Bobigny a ouvert au moins 17 enquêtes pour rackets de dealers, violences, propos racistes, interpellations illégitimes, confiscation de stupéfiants à des fins personnelles ou encore procédures montées ou trafiquées.
En été, une cache de stupéfiants a été découverte près du parking de la CSI basée à Aulnay-sous-Bois lors des perquisitions. Six policiers, âgés de 30 à 40 ans, avaient été placés en garde à vue lundi dans les locaux de l'IGPN, la «police des polices».
Puis, deux ont été remis en liberté, alors que quatre ont été mis en examen pour «violences par personnes dépositaires de l'autorité publique», «faux en écriture publique», «atteintes aux libertés individuelles» et «trafic de stupéfiants», a précisé une source proche du dossier.