Le 10 novembre, le parquet de Bordeaux avait ouvert une enquête pour «menace de mort par écrit» après découverte de l’inscription: «Vous êtes tous morts» à la bombe à peinture, sur l’enceinte du collège Sainte-Anne, établissement privé catholique du Bouscat, une banlieue aisée de Bordeaux.
Le tag avait été effacé, mais cinq jours plus tard, une nouvelle inscription apparaissait sur le mur du même collège, avec la même menace: «Vous êtes tous morts». Puis le lendemain, d’autres inscriptions étaient trouvées, cette fois sur un mur à l’intérieur du collège public Jean-Moulin, au Bouscat toujours: «Vous êtes morts, vous êtes morts, Samuel Paty (…) ALLAH AKBAR».
Le parquet avait alors ouvert une nouvelle enquête pour «menaces de mort par écrit, apologie du terrorisme et dégradations volontaires».
Au terme d’investigations mêlant enquête de voisinage, analyse de relevés techniques, surveillance physique, quatre adolescents ont été interpellés jeudi et placés en garde à vue.
Le tag «provoquerait la fermeture de son collège»
Lors de leurs auditions, ils ont reconnu les faits. L’un d’eux a expliqué avoir tagué le mur de son collège car il espérait que le tag «provoquerait la fermeture de son collège», en raison d’un degré de psychose locale, à la suite «de rumeurs de comportements curieux rapportés par des témoins» aux abords du collège.
Il avait parlé de son geste à trois amis scolarisés ailleurs et le quatuor était revenu dans la nuit du 14 au 15 pour taguer de nouveau le collège. Puis, le lendemain, ils avaient tagué le collège des trois autres, escaladant le portail pour pénétrer dans l’enceinte.
«Sans antécédent et sans signe de radicalisation», les quatre adolescents avaient une motivation «identique: ils espéraient tous que leurs collèges respectifs ferment», a indiqué le parquet dans un communiqué.
Les quatre mineurs ont été déférés vendredi au parquet, pour être présentés à un juge des enfants aux fins de mis en examen pour dégradations aggravées commises en réunion et sur bien d’utilité publique, menaces de mort, et apologie du terrorisme.
Le parquet a requis leur placement sous liberté surveillée préjudicielle, une mesure éducative pénale, et des mesures de réparation.