Des maladies de la faune se propagent vers le nord en raison du réchauffement climatique

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Alors que le réchauffement climatique sévit, les maladies de la faune transmises par des parasites se propagent vers le nord, affectant les animaux des régions froides, indique une étude publiée dans Science.

Au cours des décennies à venir, en raison de la hausse globale des températures, les animaux sauvages habitant des latitudes nordiques risquent d’être victimes de maladies qui d’habitude affectent les régions du sud, mettent en garde des chercheurs américains de l’université Notre-Dame-du-Lac, dans l’Indiana.

Bactéries, champignons, virus et vers parasités — qui par l’intermédiaire des animaux pourraient infecter l’homme — sont concernés, détaille l’étude publiée dans le journal Science.

«Nous devrions être préoccupés par notre santé lorsque nous lisons des études qui prévoient une augmentation des maladies infectieuses dans la faune», explique à Reuters l’un des auteurs, Jason Rohr, qui indique que 75% des maladies infectieuses émergentes sont d'origine animale.

L’étude couvre 7.346 populations d'animaux sauvages comprenant 1.381 espèces terrestres et d'eau douce sur les sept continents, allant des petits insectes aux grands mammifères. Des chercheurs ont analysé les enregistrements climatiques et proposé divers scénarios sur les conditions climatiques futures pour les cinq prochaines décennies. Ils ont ainsi calculé les tendances concernant la propagation des parasites responsables des maladies de la faune.

Les scénarios possibles

Se référant aux émissions de carbone actuelles et à la vitesse du réchauffement climatique, l'étude prévoit que le nombre de ces parasites augmentera «fortement» aux latitudes nordiques et dans les région de hautes altitudes et pourrait même doubler d'ici 2070.

En revanche, si le réchauffement ralentit, il y aura «des augmentations beaucoup, beaucoup plus faibles des maladies infectieuses chez la faune», tempère Rohr.

À titre d’exemple, l’étude évoque des tiques vecteurs de certaines maladies qui affectent des mammifères. Dans les conditions d’un réchauffement prolongé, ces insectes se développeront plus rapidement et se reproduiront davantage, préviennent les auteurs de l’étude.

«Par conséquent, un temps chaud crée des conditions idéales pour que les parasites prolifèrent dans les régions du nord, où ils étaient auparavant peut-être incapables de se développer», souligne déclaré Jeremy Cohen de l'université du Wisconsin.

Les limites de l’étude

L'étude donne une vue d’ensemble du problème et ne concerne pas d’espèces animalières en particulier. Elle n’implique pas non plus certains écosystèmes marins sur lesquels les chercheurs ne disposent pas de données suffisantes.

Par ailleurs, l’étude se focalise sur la hausse des températures, délaissant d’autres conséquences du changement climatique, dont l’augmentation de la fréquence d’événements extrêmes qui affectent également la prévalence des maladies infectieuses, conclut dans un commentaire à Reuters Richard Ostfeld, biologiste à l’institut Cary pour l’étude des écosystèmes, à Millbrook.

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