Une vidéo de quelque 300 ou 400 personnes, n’ayant pas bénéficié de l’opération de mise à l’abri après l’évacuation d’un camp de réfugiés à Saint-Denis et que la police a suivi pour les empêcher de dormir dans un parc, a été diffusée ce jeudi 19 novembre par le journaliste Remy Buisine.
Selon ce dernier, la police est intervenue vers 00h30 pour évacuer les gens qui étaient en train de dormir dans un parc d’Aubervilliers. Les policiers les ont ensuite suivis pendant une trentaine de minutes sous la pluie.
En pleine nuit (00H30), la police intervient pour évacuer des réfugiés en train de dormir dans un parc à Aubervilliers. Ils les suivent pendant près d’une demi heure sous la pluie.
— Remy Buisine (@RemyBuisine) November 18, 2020
Il s’agit d’un groupe du camp de Saint-Denis non pris en charge la veille durant l’évacuation. pic.twitter.com/GR7ATfpEkT
Yann Manzi, fondateur de l'association Utopia56 qui accompagnait ces exilés, a déclaré que la police avait suivi les migrants jusqu’à 5 heures du matin, relate l’agence France-Presse.
«C'est le travail normal de la police d'éviter les campements sauvages», a pour sa part indiqué un représentant des autorités de Seine-Saint-Denis cité par l’AFP.
Évacuation du camp de réfugiés à Saint-Denis
L’évacuation du camp abritant près de 3.000 personnes sous le pont de l’autoroute A1 à Saint-Denis a eu lieu le 18 novembre.
Selon Le Parisien, le campement insalubre était majoritairement constitué d'hommes seuls, essentiellement originaires d'Afghanistan, mais aussi du Soudan, d'Éthiopie et de Somalie.
Philippe Caro, de l’association Solidarité Migrants Wilson, a qualifié la situation dans le camp de «très inquiétante». «On n’a pas pu faire de distribution de masques. Ils sont nombreux à être entassés. Ils sont plus de 2.000», a-t-il précisé.
Les forces de l’ordre ont utilisé du gaz lacrymogène pendant l’opération.
Des cars de la préfecture sont arrivés à Saint-Denis pour emmener les réfugiés dans 26 centres d’hébergement d’urgence. Selon les autorités, quelque 3.000 personnes ont été évacuées.