Un an après l'effondrement du pont de Mirepoix-sur-Tarn en Haute-Garonne, le sénateur PS (Parti socialiste) du Pas-de-Calais Michel Dagbert, co-rapporteur d’une mission d’information sur la sécurité des ponts, s’est exprimé sur France Info concernant la situation actuelle en France.
Selon lui, «20.000 à 25.000 ponts nécessiteraient aujourd'hui une intervention assez conséquente».
Un effondrement comme celui de Mirepoix-sur-Tarn?
M.Dagbert a ajouté qu’il serait, à son sens, «criminel de laisser des maires de petites communes avec plusieurs ouvrages d'art, seuls en proie aux difficultés». Interrogé sur la possibilité d'un effondrement comme celui de Mirepoix-sur-Tarn il acquiesce: «Oui, absolument».
Pour le sénateur, «nous veillons à ce que l'État apporte son concours aux collectivités, en proie à d'incommensurables difficultés lorsqu'il s'agit d'expertiser techniquement des ouvrages d'art complexes».
Le budget «est loin d'être suffisant»
Le budget qui doit couvrir la réfection et l'entretien des ponts «est loin d'être suffisant», indique-t-il, soulignant que l’an dernier, «nous avons réussi dans le débat au Sénat sur le budget de 2020, à inscrire une ligne dotée de dix millions d’euros».
Michel Dagbert rappelle qu’après l’effondrement du pont de Gênes, en Italie il y a deux ans, un rapport sénatorial avait été remis début juillet 2019 à la ministre des Transports, Elisabeth Borne.
«À l'époque du rapport, on s'est beaucoup étonnés de ne pas avoir un inventaire exhaustif du nombre d'ouvrages d'art, et l'état sanitaire des ouvrages n'était pas connu ou mal connu. Mais ce n'est pas le cas du pont de Mirepoix, puisque le département avait organisé en 2017 un examen approfondi de l'ouvrage et une visite de contrôle en 2018», résume M.Dagbert.
«Cela rappelle sans arrêt le drame»
Le 18 novembre 2019, le pont suspendu de Mirepoix-sur-Tarn s’effondrait sous le poids d’un camion en surcharge, provoquant la mort de deux personnes. L’enquête judiciaire se poursuit. Les travaux de démontage vont commencer au cours des prochains jours, mais la reconstruction n’aura pas lieu avant plusieurs années, précise 20Minutes.
«En tant que maire mais aussi habitante, le plus difficile c’est de voir les restes du pont toujours présents. Des gens en ouvrant leurs fenêtres chaque matin ont la vue dessus, cela rappelle sans arrêt le drame», relève Sonia Blanchard-Esser, citée par 20Minutes, qui a pris les commandes de la mairie il y a quelques mois.