L’affaire Mila est loin d’être terminée. La lycéenne de 17 ans a publié samedi 14 novembre une courte vidéo dans laquelle elle a, entre autres, appelé ses abonnés à «surveiller» leur «pote Allah». Tout comme en mois de janvier, ces propos lui ont valu des menaces de mort et de viol.
Parmi elles, il y a ceux qui évoquent le nom de l’enseignant décapité en octobre par un terroriste pour avoir montré des caricatures de Mahomet: «J’vais te faire une Samuel Paty», indique l’un des messages dont la capture d’écran est publiée par Mila. L’adolescente précise qu’elle a dû recevoir des menaces de ce genre «un bon millier de fois».
En effet, Mila a retwitté une autre capture d’écran d’un montage montrant sa tête décapitée.
«Le lynchage que je vis est hard. Je reçois une trentaine de menaces et messages haineux à la minute», a-t-elle écrit dans un autre tweet.
Le lynchage que je vis est hard. Je reçois une trentaine de menaces et messages haineux à la minute. Les frustrés ne comprendront donc jamais que j’ai plus de peine pour eux et leur secte qu’autre chose mdr
— Mila (@magicalorrs) November 14, 2020
Une enquête ouverte
Toujours sur Twitter, la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a dénoncé «la persécution» contre la mineure et a promis d’adresser dès lundi matin un signalement au procureur.
La jeune #Mila est de nouveau cible de harcèlement, menaces de mort, photomontages morbides...
— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) November 15, 2020
Ce n’est plus de la controverse c’est de la persécution, contre une mineure qui plus est.
👉🏾 J’adresse dès lundi matin un signalement au Procureur (article 40)#ProtegeonsMila #Justice
Le parquet de Vienne a annoncé dimanche l'ouverture d'une enquête pour «menaces de mort par écrit et harcèlement électronique». D’après le magistrat, les auteurs de ces menaces, une fois identifiés, seront poursuivis en justice et risquent jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
Affaire Mila
Pour rappel, en janvier Mila a subi une vague d’insultes et de menaces sur les réseaux sociaux pour ces propos sur l’islam. La lycéenne s’est retrouvée au cœur d’une polémique qui a fait réagir Emmanuel Macron et plusieurs hommes politiques.
Au mois d’août, lors de cours de langue à Malte, elle a été verbalement attaquée par un jeune homme qui l’a reconnue dans un restaurant de son hôtel. Il s’agissait de menaces de mort et viol. Le suspect a été arrêté le lendemain des faits. Résident français de 23 ans, il a été condamné le 1er octobre à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis, pour des menaces de mort.
L’adolescente avait dû quitter son lycée et suit actuellement ses études dans un internat sécurisé.