Alors que l’Agence européenne des médicaments (EMA) avait déclaré récemment qu’elle était prête à donner son feu vert au premier vaccin contre le Covid-19 d'ici la fin de l'année, il «n’est pas adapté à la vaccination de masse», estime Anne Sénéquier, médecin et co-directrice de l'observatoire de la santé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), invitée dans l'émission La Matinale WE sur CNews ce 15 novembre.
Selon elle, grâce à une technique novatrice et très coûteuse, les scientifiques ont réussi à élaborer un vaccin qu’elle qualifie de «rapide».
«C'est une technique très novatrice, qui va utiliser l'ARN messager: une copie transitoire éphémère du matériel génétique. On va injecter cet ARNm qui va dicter la production des antigènes», détaille-t-elle.
« C'est très coûteux [...]. On a un vaccin qui n'est pas vraiment adapté pour une vaccination de masse », explique Anne Sénéquier, médecin et co-directrice de l'observatoire de la santé à l'Iris, dans #LaMatinaleWE pic.twitter.com/JyupRkFcDk
— CNEWS (@CNEWS) November 15, 2020
Cela à son tour permet au système immunitaire de «créer lui-même des anticorps».
«Dans tous les autres vaccins, cette phase-là de faire générer des anticorps, c'est quelque chose qui se passe en laboratoire», précise Anne Sénéquier.
Le vaccin n’est pas adapté
Toutefois, la médecin souligne qu’il y a deux raisons principales qui expliquent pourquoi ce vaccin «n'est pas vraiment adapté pour une vaccination de masse».
Tout d’abord, il s’agit de son prix élevé à cause du processus qui s'avère être «très coûteux», ce qui créerait des problèmes pour la distribution et la livraison du produit dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Néanmoins, il y a une autre raison qui est le fait que «cet ARN messager est très instable» et il exige d’être gardé dans le froid continu, ce qui à son tour peut aussi être un obstacle à son transport et à sa distribution massive, conclut la médecin.