Une correspondante de Sputnik, qui couvrait les manifestations à Minsk, a fait savoir à la rédaction qu’elle avait été interpellée par la police. En tout, trois journalistes d’agences d’informations russes et deux reporters de chaînes de télévision russes ont été interpellés ce 15 novembre dans la capitale biélorusse.
«Cinq journalistes de médias russes ont pu quitter le commissariat après vérification des documents», a-t-elle indiqué par la suite, précisant que le contrôle avait duré deux heures.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait précédemment déclaré que l'ambassade de Russie en Biélorussie examinait le problème.
La journaliste de Sputnik, qui dispose d’une accréditation auprès du ministère biélorusse des Affaires étrangères indispensable pour travailler dans le pays, couvrait une manifestation de l'opposition à Minsk, sur le lieu d’un mémorial improvisé à l’une des victimes, Roman Bondarenko, qui est décédé le 12 novembre à l'hôpital où il a été transféré depuis un commissariat.
L'opposition a affirmé que cette mort était la conséquence de la politique des autorités. Les habitants de Minsk viennent apporter des fleurs et allument des bougies à l'endroit où l’homme a été aperçu vivant pour la dernière fois.
Plus de 500 personnes arrêtées
Le centre des droits de l'Homme Viasna, non enregistré en Biélorussie, a fait état ce 15 novembre de plus de 500 arrestations lors des manifestations dans le pays. Il publie la liste des détenus qui compte 503 personnes dont la plupart ont été arrêtées à Minsk. Toutefois, des arrestations ont été également opérées dans d’autres villes, notamment à Novogroudok, Vitebsk, Svetlogorsk, Gomel, Bobrouïsk, Grodno, Brest, Molodetchno, Novopolotsk et Jlobine. La police biélorusse ne fournit pas encore de données sur le nombre de manifestants arrêtés.
Pour disperser les manifestations, les forces de sécurité ont utilisé des lacrymogènes, des canons à eau, des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc. Les forces de l’ordre font état de la «radicalisation» des protestations en Biélorussie. Les autorités ont officiellement confirmé la mort de trois manifestants.
Les partisans d’Alexandre Loukachenko, qui a prêté serment le 23 septembre, tiennent eux aussi des manifestations de soutien au Président.