L’ancien Président François Hollande affirme «travailler à la construction d’une nouvelle force politique» en vue d’une candidature à gauche qui soit capable de gagner la présidentielle en 2022.
«Ce que je peux faire comme ancien Président avec l’expérience qui est la mienne, c’est travailler à la construction d’une nouvelle force politique», déclare M. Hollande dans un entretien au Parisien publié vendredi.
«Sans elle, la gauche de gouvernement n’aura pas de candidature capable de gagner l’élection présidentielle», car aujourd’hui, ajoute l’ancien chef de l’Etat socialiste, «personne n’est attendu, personne n’est espéré».
«Je ne suis pas dans l’obsession ou la revanche et encore moins dans la rancune», poursuit-il. «Je veux surtout qu’en 2022, il soit possible de remettre la démocratie française en état».
Il critique le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui a annoncé sa candidature pour 2022: «sa personnalité n’est pas rassembleuse et sa ligne politique n’est pas majoritaire, à gauche comme dans le pays, et ne le sera jamais».
«La génération sacrifiée»
Inquiet des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire, M. Hollande demande notamment d’ «accorder aux moins de 25 ans une allocation spécifique pour une durée déterminée» afin d’éviter que la jeunesse ne soit «la génération sacrifiée».
Et, pour financer les mesures de crise, «des recettes nouvelles seront nécessaires», prévient-il. «Le creusement vertigineux de la dette annonce sans le dire un plan d’austérité en 2022».
Interrogé sur sa relation avec son successeur, l’ancien chef de l’Etat l’appelle sur France Inter à davantage «partager» son pouvoir face à «une accumulation de crises». Emmanuel Macron «ne peut pas y arriver seul», dit-il.
«Décider solitairement dans un cénacle étroit, sans associer l’ensemble des forces vives (…), ça me paraît être une démarche qui ne peut pas aujourd’hui produire de l’unité et du consensus», estime M. Hollande.
L’actuel chef de l’Etat «doit dialoguer» car, estime l’ancien président, si «on veut qu’il y ait une acceptation, il faut que la décision soit partagée».
«Si la colère monte, si la grogne s’installe (…), alors on aura des mouvements sociaux», s’inquiète-t-il.