Deux jours après la signature de la déclaration sur l'arrêt complet des hostilités dans le Haut-Karabakh, conclu entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sous l'égide de la Russie, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé ne pas vouloir s'éloigner sur ce sujet de la France ni des États-Unis, deux autres co-présidents du Groupe de Minsk de l'OSCE, dont les délégations ont été invitées en Russie.
«Nous ne voulons en aucun cas nous distancier de nos collègues américains et français. De plus, nous les avons invités à Moscou», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en ligne le 12 novembre. Et de préciser que les délégations des deux pays viendraient dans la capitale russe «dans les prochains jours pour une conversation détaillée sur la manière dont elles peuvent contribuer à la mise en œuvre des accords conclus».
Il a par ailleurs expliqué que la Russie avait proposé au Conseil de sécurité de l'Onu de «saluer les accords de cessez-le-feu conclus [dans le Haut-Karabakh, ndlr], tout en soulignant qu'ils sont conformes aux initiatives mises en avant par les co-présidents [du Groupe de Minsk de l'OSCE, ndlr]».
Le rôle «énorme» du Groupe de Minsk et de l’Onu
Le haut diplomate a également souligné le rôle que les co-présidents et l'Onu pouvaient jouer dans l'amélioration de la situation dans la région.
«En ce qui concerne l'instauration d'une vie pacifique dans le Karabakh, la coexistence de groupes ethno-confessionnels, la rénovation des sites culturels et religieux, l’assurance de leur fonctionnement sûr et respectueux, les co-présidents, ainsi que des organisations de l’Onu, comme l'Unesco, peuvent jouer ici un rôle énorme», a-t-il exposé.
L'arrêt complet des hostilités dans le Haut-Karabakh
Le 9 novembre, le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le Président russe ont signé une déclaration sur l'arrêt complet des hostilités dans la zone de conflit du Haut-Karabakh à partir du 10 novembre 2020, à minuit, heure de Moscou (22h00, heure de Paris). D'après l’accord, un certain nombre de régions passent sous le contrôle de l'Azerbaïdjan, les parties échangent des prisonniers, des soldats russes de maintien de la paix doivent être déployés à la ligne de contact au Haut-Karabakh et le long du corridor de Latchine reliant la région à l'Arménie. De plus, sera assurée l’ouverture d’un couloir entre la République autonome de Nakhitchevan et l’Azerbaïdjan.