Face aux multiples agressions, les soignants d'un hôpital de Rennes réclament davantage de protection

© AFP 2023 LARA BALAISun hôpital, image d'illustration
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Une agression en octobre 2019 par un homme qui a menacé de «revenir avec une Kalachnikov», une prise d’otage au couteau en octobre cette année: les urgences du CHU Pontchaillou à Rennes font en fait régulièrement l’objet de violences, rapporte 20 Minutes. Le personnel réclame davantage de protection.

Après deux agressions majeures rapportées dans les médias, le personnel des urgences du CHU Pontchaillou à Rennes exprime son ras-le-bol face à la montée de la violence dans leur service, relate 20 Minutes. Dans une vidéo publiée le 6 novembre, ils exposent les couloirs bondés, les services surchargés et dénoncent des patients toujours plus agressifs, le manque de moyens, le tout aggravé par l’épidémie de coronavirus.

En octobre 2019, un ressortissant afghan avait insulté et menacé de mort le personnel soignant. À sa sortie de l’hôpital, il a juré de «revenir avec une Kalachnikov». Un an après, il a été condamné par le tribunal correctionnel de Rennes à six mois de prison avec sursis avec versement de dommages et intérêts aux victimes.

Deux infirmiers ont témoigné lors du procès: «Cela ne cesse d’augmenter. Il n’y a pas un jour passé sans se faire insulter, sans que l’on nous crache dessus ou que l’on nous menace de mort. C’est devenu normal aux urgences». Leurs craintes ont été confirmées le mois dernier, lorsqu’un homme armé d’un couteau a pris en otage une aide-soignante. La police a tiré à balles réelles sur l’agresseur dans le couloir des urgences.

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«Ce sont souvent des patients alcoolisés, qui sont très agressifs. Certains collègues viennent la boule au ventre au boulot par crainte des agressions», explique l’un des infirmiers auprès du quotidien. L’avocat du CHU précise que ces agressions ne sont pas systématiquement suivies d’un dépôt de plainte «par peur de représailles».

Renforcement de la sécurité

Depuis deux ans, le personnel des urgences de cet hôpital rennais est équipé d’un boîtier géolocalisable pouvant être utilisé pour donner l’alerte. «Nous avons huit agents de sécurité en permanence sur le site et un protocole spécifique avec la police, qui lui permet d’intervenir très vite quand on les appelle», assure la direction de l’établissement.

Mais les soignants réclament davantage de mesures. «C’est une très bonne chose et cela rassure, mais cela ne protège pas des coups», explique l’un d’eux, «le CHU est immense. Le temps qu’ils arrivent, il peut se passer beaucoup de choses». «On aime notre boulot, on aime l’hôpital public mais il nous faut des renforts pour soigner bien», réclame un autre.

Dans un contexte de deuxième vague de coronavirus, le personnel attend des garanties, en particulier de la part du gouvernement, pour mieux gérer à la fois l’épidémie et les agressions. «Ce sont les décisions des gouvernements depuis dix ans qui nous ont mis dans cette situation», affirme-t-il.

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