Quelques jours après l’attentat de Vienne, survenu le 2 novembre, le bureau scolaire de la principale fédération musulmane d'Autriche (l’IGGÖ) a pris la décision d’élaborer un guide pour les professeurs de religion dans le but d'approfondir les connaissances des élèves sur des sujets tels que la liberté d'expression et la liberté de religion, à en croire un article du quotidien autrichien Salzburger Nachrichten paru le 5 novembre.
Ainsi, le document qui a été envoyé aux professeurs mercredi 4 novembre apporte des réponses à une série de questions qui peuvent surgir chez les jeunes. Le but est de montrer qu'il est inacceptable de ravir des vies en criant «Allahu Akbar» de même que de se moquer du prophète Mahomet, détaille le média.
En outre, grâce au guide, les étudiants en apprendront davantage sur «l’importance d’un État démocratique, laïc et de droit» pour préserver la paix sociale et religieuse ainsi que les libertés individuelles.
Un contexte particulier
Le média précise que cette décision est liée, entre autres, à un incident survenu le 29 octobre quand une cinquantaine d’individus d’origine turque ont fait intrusion dans l'église catholique Saint-Antoine de Padoue, située dans l’arrondissement de Favoriten à Vienne, pour donner des coups de pied aux bancs de la nef et au confessionnal. Selon la presse locale, les assaillants avaient crié «Allahu Akbar».
«Il était clair pour nous qu'après les attentats en France et l'émeute de Favoriten, il faudrait avoir des discussions de nouveau», a déclaré Carla Amina Baghajati, directrice du bureau scolaire de l’IGGÖ, citée par le Salzburger Nachrichten.
Les attentats en France et en Autriche
Dans la nuit du 2 au 3 novembre, Vienne a subi un attentat djihadiste qui a fait quatre morts et une quinzaine de blessés. L’assaillant abattu par la police après les fusillades dans le centre de la capitale autrichienne était un «terroriste islamiste», a indiqué le ministre autrichien de l’Intérieur, Karl Nehammer, lors d’une conférence de presse. Il s’agissait d’un sympathisant de Daech*.
Deux semaines plus tôt, le professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, qui avait montré à ses élèves des caricatures de Mahomet pendant des cours sur la laïcité et la liberté d’expression, a été décapité le 16 octobre près du collège où il enseignait, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), dans «un attentat terroriste islamiste caractérisé», suivant les mots d'Emmanuel Macron. Selon la police, l'assassin de l'enseignant était un Tchétchène né à Moscou en 2002 qui avait obtenu avec sa famille le statut de réfugié en France.
*Organisation terroriste interdite en Russie