«Vas-y, écrase-les, tant pis»: cette phrase prononcée mardi 3 novembre par un membre des forces de l’ordre lors de l’intervention contre le blocage du lycée Colbert à Paris a été tournée par des correspondants de Sputnik présents sur les lieux. Quelques instants plus tard, du gaz lacrymogène a été répandu, notamment au visage de notre collègue Clément Lanot.
« Tant pis, écrase les » les policiers en charge de la dispersion du blocage du lycée #Colbert gazent plusieurs journalistes dont @clementlanot pour les faire reculer #lyceens #blocus #COVID19 pic.twitter.com/lyqwWwMnFx
— Xenia__Sputnik (@XseniaSputnik) November 3, 2020
Or, prenant la parole ce 4 novembre lors de la discussion du projet de loi «sécurité globale», la députée la France insoumise Danièle Obono a cité l’expression utilisée par l’agent. Critiquant le texte débattu à partir de ce mercredi 4 novembre, elle a pointé la nécessité de telles images pour venir en aide aux victimes de violences policières.
«Si la proposition de loi étudiée aujourd’hui était en vigueur, les auteurs de ces violences n’auraient pas pu être identifiés», estime l’élue, ajoutant qu’il en aurait été de même pour de nombreuses plaintes déposées pour des violences policières survenues lors de manifestations des Gilets jaunes, contre la reforme des retraites. Et de rappeler qu’Alexandre Benalla, cet ancien chargé de mission à l’Élysée qui a été filmé le 1er mai 2018 en train d’agresser des manifestants, n’avait été identifié que grâce à ces séquences.
En effet, l’alinéa 2 de l’article 24 du projet de loi dit: «Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police».
Blocage de lycées
Au lendemain de la rentrée scolaire, survenue dans le contexte de la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, plusieurs établissements de Paris, dont le lycée Colbert, ont été bloqués pour dénoncer ses mesures sanitaires insuffisantes.