Les parents de la petite Noa, née le 7 octobre dans une clinique marseillaise, se retrouvent dans une situation bien particulière. Tous deux ont été déclarés positifs au coronavirus la veille de la naissance. Ainsi, la mère a dû accoucher seule à l’hôpital, tandis que le père était en quarantaine chez lui. Il n’a toutefois pas pu se rendre à la mairie dans le délai de cinq jours pour déclarer son enfant, faute de test négatif, rapporte RTL. Résultat, sa fille n’a aucune identité légale.
«Elle n'a pas de sécurité sociale, elle n'a aucun droit social ou administratif», détaille le père auprès de la radio.
Concrètement, les parents n’ont donc pas le droit de laisser leur fille à qui que ce soit. «Pas de crèche, pas d'assistante maternelle, rien, c'est-à-dire qu'on est obligés de la garder tout le temps avec nous», déplore-t-il, précisant que sa femme ne pourra pas reprendre le travail à cause de cette situation.
Il a pourtant suivi le protocole: il a attendu sept jours avant de passer un test, lundi 12 octobre, et a obtenu le résultat le lendemain matin, il était négatif. Il s’est alors immédiatement rendu à l’administration pour déclarer l’accouchement, six jours après celui-ci. «Vous ne pouvez pas déclarer votre enfant Monsieur, vous êtes hors-délais d'un jour», lui a-t-on répondu.
Quel recours possible?
Les parents doivent désormais s’en remettre à la décision du tribunal de grande instance, mais la procédure prendrait «six à huit mois», voire plus en raison de la crise sanitaire. «Je n'arrive même pas à comprendre comment on peut en arriver là, on vit à une période suffisamment absurde pour ajouter en plus des soucis administratifs sur cette absurdité», poursuit-il sur RTL.
L’avocat de la famille tente d’obtenir une audience le plus rapidement possible. «L'état civil a envoyé un mail au parquet de Marseille pour savoir s'il pouvait faire une exception au vu de la situation sanitaire, mais n'a obtenu qu'un refus. De nombreuses démarches administratives doivent se faire dans un délai très court, mais rien n'est prévu pour les circonstances exceptionnelles», détaille-t-il auprès du Parisien.