Une médiation de Minsk pourrait permettre d’améliorer les relations entre le Président Macron et le monde musulman, a déclaré lundi 2 novembre le Président Alexandre Loukachenko.
«Les musulmans ne nous ont jamais posé de problèmes. Je dis souvent que les musulmans ont soutenu à presque 100% les autorités et moi en tant que Président dans toutes les élections. Nous ne nous permettrons jamais de dire ce que le Président français a récemment déclaré sur la liberté d'expression et les sentiments religieux. Que cela peut-il donner au niveau du pays, cette critique des musulmans? Peut-être qu’il [le Président Macron, ndlr] a juste besoin d’une médiation entre lui et les musulmans? Je peux l’aider sur ce point, car j'ai de très bonnes relations avec les musulmans», a indiqué M.Loukachenko.
Le Président biélorusse a qualifié d’«absolument inacceptable» les tentatives d’ingérence dans les sentiments religieux.
«Nous ne nous permettrons jamais de jeter la pierre aux croyants. Ma position a toujours été la suivante: chacun doit trouver son propre chemin vers la foi», a noté M.Loukachenko.
Emmanuel Macron et le monde musulman
Plusieurs pays musulmans connaissent des manifestations anti-Macron depuis que le Président a affirmé que la France ne renoncerait pas aux caricatures de Mahomet. Le Président de la République a fait cette déclaration lors de l’hommage rendu à Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie décapité par un terroriste islamiste dans les Yvelines pour avoir montré en classe des caricatures du prophète pendant un cours sur la laïcité.
La déclaration d'Emmanuel Macron a été suivie dans de nombreux pays d'appels à boycotter les produits français.
M.Macron a depuis été visé par des critiques répétées du Président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a qualifié sa rhétorique «anti-islamique» de menace pour la sécurité nationale de la Turquie, affirmant que son homologue français avait besoin de faire examiner sa santé mentale.
Dans un entretien accordé à Al-Jazeera, Emmanuel Macron a dénoncé des «manipulations» de ses propos sur les caricatures et jugé «inadmissible» la campagne de boycott des produits français.