Lundi 26 octobre, le Conseil scientifique a rendu sa note au gouvernement quant à ses prédictions sur la deuxième vague de l’épidémie de Covid et aux mesures qu’il recommande. Outre les options proposées à court terme, le document contient d’autres stratégies envisageables en cas de vagues successives qui toucheraient le pays dès l’hiver/printemps 2021.
Les membres du Conseil craignent en effet que l’épidémie ne cesse d’augmenter et de ralentir en intensité de façon répétée sans qu’une immunité de la population ne soit jamais atteinte, jusqu’à l’arrivée des premiers vaccins ou traitements, qu’il prévoit aux alentours du deuxième trimestre 2021. «Il y a donc devant nous de nombreux mois avec une situation extrêmement difficile», résument-ils.
Outre la stratégie «on/off» adoptée jusqu’ici, qui consiste à imposer des restrictions variables selon les territoires et limitées dans le temps, le Conseil scientifique en détaille une autre, qui est actuellement d’usage en Allemagne, en Finlande, au Danemark et dans plusieurs pays asiatiques.
Cette stratégie «de suppression de la circulation virale» implique des mesures «fortes et précoces» dès que le seuil de 5.000 contaminations par jour est atteint. D’après les spécialistes, elle constitue «la meilleure garantie du maintien de l’activité économique».
Adhésion des citoyens
Un autre point est souligné par le Conseil scientifique: associer les citoyens aux décisions. «Il est essentiel que l’on commence à penser à d’autres modalités de vivre avec le Covid sur le long terme et que les choix puissent s’appuyer sur une vision issue de la société civile et non pas seulement sur les orientations données par les experts pour éclairer les décisions des autorités».
Pour ce faire, il recommande la création d’un «Comité de liaison citoyen», mesure qu’il a «demandée à plusieurs reprises». Il s’inquiète également de la partie des citoyens français qui «mettent en doute la logique, la cohérence, ou la portée» des mesures de restriction.
«Les enjeux sociétaux et éthiques, ayant de fortes implications pour différentes catégories de la population, doivent faire l’objet de réflexions et de discussions, même si elles peuvent être difficiles et sources de tensions», conclut cette partie de la note.