Le Premier ministre a annoncé dimanche soir la fermeture des rayons de produits non-essentiels dans les grandes surfaces en réponse à la colère des commerçants, empêchés de pouvoir ouvrir leurs boutiques à la différence de la grande distribution. Toutefois, tous deux ont un concurrent commun qui risque d’être le grand gagnant de ces mesures: Amazon.
Face à cette situation, la maire de Montauban Brigitte Barèges encourage les petits commerces à ouvrir et se dit prête à payer les amendes afin de ne pas laisser le champ libre aux plateformes Web en général et à Amazon en particulier.
«Amazon sur le début d'année a multiplié par trois son bénéfice, donc la concurrence va continuer au moins sur ce plan. Ce serait beaucoup plus raisonnable de laisser les petits commerces ouvrir en augmentant s'il le faut les protocoles sanitaires, ce n'est certainement pas dans ces commerces que l'on a des clusters. J'ai déjà dit que s'ils avaient des amendes, la ville les accompagnera pour les payer», assure l’édile.
Amazon sera le grand bénéficiaire du confinement, a dénoncé le Medef.
La CPME sur la même longueur d’ondes
La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a réitéré les paroles de la maire soulignant que les seuls gagnants en seraient les plateformes d’e-commerce.
«Nous avons répété sans cesse que notre objectif n’était pas d’opposer les différentes formes de commerce. Elles sont tout autant concurrentes que complémentaires. Nous ne voulons pas d’une concurrence faussée dont les seules véritables gagnantes seraient les plateformes de e-commerce internationales qui s’extraient pour une large partie des règles en vigueur, notamment sur le plan fiscal. Fermer les rayons des produits non-essentiels de la grande distribution apporte une réponse uniquement "court termiste" à la question de l’équité», a-t-elle déclaré dans un communiqué.
De plus, Amazon compte maintenir son fameux Black Friday le 27 novembre. Mais le géant a accepté, sur pression du gouvernement, de ne plus en faire la publicité.
Nouvelles mesures
Au nom de «l'équité» et de la sécurité sanitaire, le gouvernement a décidé de fermer les rayons non essentiels dans les grandes surfaces plutôt que d'autoriser les petits commerces à rouvrir, a annoncé le Premier ministre le 1er novembre.
Jean Castex a écarté en soirée sur TF1 une réouverture immédiate des commerces: «la logique du confinement est que l'on limite le nombre d'occasions de sortir», a-t-il souligné alors que les autorités sanitaires ont fait état, dimanche, de 46.000 cas positifs en 24 heures, 231 décès et 3.569 malades hospitalisés en réanimation.
Après une réunion avec les fédérations de commerçants et des élus locaux, Jean Castex a décidé d'interdire à partir de mardi dans les grandes surfaces «la vente des produits qui [...] sont d'ores et déjà interdits dans les commerces de proximité».