Un symptôme courant de la radiothérapie pour le cancer est la perturbation gastro-intestinale. Les dommages causés peuvent devenir si graves et débilitants qu'ils interrompent le traitement. Une découverte révélée par la revue Science pourrait aider à protéger la santé des personnes exposées au rayonnement.
La radiation cause des dommages à l'ADN et elle est particulièrement dangereuse pour les cellules qui se reproduisent activement, notamment les cellules du sang et de l'intestin.
Dans le même temps, elle aide à sauver des malades car la radiothérapie est une des méthodes les plus répandues de traitement des tumeurs. Celles-ci sont exposées au rayonnement pour tuer les cellules cancéreuses. Pourtant ce même rayonnement frappe les cellules saines. En conséquence, certains patients développent des effets secondaires, parfois très graves, voire dangereux, sur les organes hémotapoïétiques et l'intestin.
Les médecins cherchent depuis longtemps des moyens de protéger les organes vulnérables contre les effets du rayonnement. Désormais, une percée s'esquisse.
Des biologistes de cinq centres de recherche des États-Unis ont exposé des souris à des doses potentiellement mortelles de rayonnement. À leur grande surprise, certaines souris ont survécu et ont eu une longévité normale.
Deux types de bactéries
Ces «survivants d'élite» abritaient un microbiome intestinal distinct qui s'est développé après la radiation avec une forte présence de bactéries Lachnospiraceae et Enterococcaceae.
Des acides primordiaux
Des expérimentations supplémentaires visant à comprendre comment ces micro-organismes protègent l'organisme contre l'irradiation ont relevé le rôle de deux acides, propionate et tryptophane, générés par ces bactéries.
Leur injection dans l'organisme des souris ayant un microbiome intestinal ordinaire les a protégées contre les effets des rayonnements et l'ADN de leurs cellules de l'intestin et des organes hémotapoïétiques a été moins touché.
Dans certains pays, le propionate et le tryptophane sont enregistrés comme des additifs alimentaires, mais cela ne veut pas dire que les malades subissant une radiothérapie doivent aller les chercher à la pharmacie.
Les chercheurs doivent mener des essais cliniques pour confirmer leur effet protecteur contre les rayonnements ce qu'ils se proposent de faire dans l'avenir le plus proche.