La Commission lettone de régulation des services publics a décidé d’empêcher l’électricité de la centrale biélorusse d’Astraviets d’entrer dans le pays, a affirmé son président Rolands Irklis. Une décision qui fait suite à la réunion gouvernementale du 25 août, au cours de laquelle les ministres lettons avaient convenu de suspendre le commerce d’électricité avec la Biélorussie si elle menait à bien son projet de centrale nucléaire.
C’est désormais chose faite, puisque le groupe biélorusse Belenergo, qui gère la centrale d’Astraviets, a indiqué que la production d’électricité pourrait commencer dès le mois de novembre. Les membres du gouvernement letton ont justifié leur décision en affirmant que cette centrale comportait des risques pour la sécurité nucléaire mondiale tout en évoquant la situation politique interne au pays, où les manifestations font rage depuis trois mois.
L’Estonie et la Lituanie devraient également refuser l’électricité provenant du nucléaire biélorusse. Dès le lancement du projet, la Lituanie avait exprimé ses craintes quant à la proximité de cette centrale, située à 50 kilomètres de Vilnius. Les trois pays baltes considèrent que le projet a été mené trop précipitamment et ont envoyé une lettre au ministère biélorusse des Affaires étrangères dans ce sens.
La centrale d’Astraviets
La centrale nucléaire biélorusse d’Astraviets est le plus grand projet économique du pays, chapeauté par Rosatom, l’agence russe pour l’énergie atomique. Le lancement de son premier réacteur est prévu pour le 7 novembre, pour un usage commercial au cours du premier trimestre 2021. Son second réacteur devrait entrer en service en 2022. D’après la partie biélorusse, la centrale a passé avec succès tous les contrôles de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).