Les propos du ministre français de l’Intérieur sur la dissolution des organisations «séparatistes», dont BarakaCity, ont été actés. Suite aux propos de Gérald Darmanin, selon lequel elle «incitait à la haine», cette ONG islamique a été dissoute par décret du Conseil des ministres mercredi 28 octobre.
BarakaCity a réagi en dénonçant «un tissu de mensonges» à l’origine de cette décision. Son président, Driss Yemmou, dit Idriss Sihamedi, n’a pas tardé à demander sur son compte Twitter l’asile politique pour lui et son association à Recep Tayyip Erdogan.
«Suite aux mensonges du gouvernement d’Emmanuel Macron et la fermeture de l’ONG humanitaire et de défense des droits humains, je demande officiellement l’asile politique de Barakacity au président Erdogan, ainsi que celle de mon équipe et de moi-même,qui subit menaces de mort», est-il possible de lire.
Suite aux mensonges du gouvernement d’@EmmanuelMacron et la fermeture de l’ONG humanitaire et de défense des droits humains, je demande officiellement l’asile politique de @Barakacity au président @RTErdogan ainsi que celle de mon équipe et de moi même,qui subit menaces de mort.
— Idriss Sihamedi (@IdrissSihamedi) October 28, 2020
La Direction générale de la gestion des migrations de la Turquie (DGGM), en réponse au message d’Idriss Sihamedi, s’est dite prête à évaluer la demande.
Bonjour Sihamedi. Au cas où vous et vos collègues avez recours personnellement à notre institution avec votre nom, prénom, informations d'identité et les pétitions pour les demandes d'asile y compris les numéros de passeport votre demande sera évaluée.
— Göç İdaresi Genel Müdürlüğü (@Gocidaresi) October 29, 2020
Sous surveillance depuis des années
Créée en 2008 par des musulmans «d’inspiration salafiste», l'ONG était depuis des années surveillée par les autorités françaises notamment à cause de la personnalité de son président, connu pour ses déclarations «provocatrices», comme celle de «ne pas serrer la main aux femmes». En outre, BarakaCity avait déjà fait l’objet d’une enquête en 2016 pour «financement du terrorisme» et «association de malfaiteurs terroriste». L’enquête avait été classée sans suite trois ans plus tard.
Emmanuel Macron, lui, a qualifié sa dissolution «d’étape importante» dans la lutte contre l’islamisme radical.