Des experts de l’Onu alertent sur un risque de pandémies plus fréquentes et meurtrières

© Sputnik . Alessandro RotaPandémie de coronavirus en Italie (archive photo)
Pandémie de coronavirus en Italie (archive photo) - Sputnik Afrique
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Plus de 500.000 virus inconnus présents dans le monde animal menacent d’infecter les humains, estiment des experts en biodiversité de l’Onu. En raison des rapports entre l’Homme et la faune, les pandémies peuvent se multiplier en faisant plus de morts si l’approche envers la nature ne change pas, préviennent-ils.

Les activités humaines perturbant de plus en plus le monde animal, le risque et la fréquence de l’apparition de nouvelles pandémies augmentent, indiquent des spécialistes des Nations unies en biodiversité (IPBES, Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) dans un rapport portant sur les liens entre l’Homme et la nature.

«Si l’on ne fait rien, la pandémie de Covid-19 sera la première d’une série qui peut être longue», a mis en garde Benjamin Roche, cité par France Inter.

Dépistage du Covid-19 - Sputnik Afrique
Une similitude du Covid-19 avec la grippe espagnole évoquée par un infectionniste
Les pandémies récentes étant principalement provoquées par des virus d’origine animale (Ebola, Zika, SRAS-Cov-2), les mesures de prévention jouent un rôle important pour les diminuer:

«Sans stratégie préventive, les pandémies vont émerger plus souvent, se propager plus rapidement, tuer plus de gens et affecter l'économie mondiale avec des impacts dévastateurs sans précédent», indique le rapport.

Près de deux millions de virus inconnus

Selon les estimations des chercheurs évoquées dans la publication, il existe 1,7 million de virus inconnus chez les mammifères et les oiseaux. Entre 540.000 et 850.000 d’eux sont potentiellement capables d’infecter les humains.

Comme les liens entre les animaux sauvages, ceux d’élevage et l’Homme deviennent de plus en plus étroits via la déforestation et le commerce de la faune, le danger auquel la population humaine s’expose prend de l’ampleur.

«Ces activités humaines perturbent le lien entre les microbes qui circulent dans l'environnement et leurs hôtes animaux, certains microbes vont être de plus en plus transmis. Dans le même temps, les populations humaines sont de plus en plus en contact avec certaines espèces animales qui portent ces microbes. Elles sont donc plus exposées», explique M.Roche. 

Démarches préventives

Les experts exhortent à prendre en compte le principe «Une seule santé» de l’interdépendance entre la santé humaine et celle animale. De plus, il importe de détecter et d’étudier les zones géographiques les plus à risque, de diminuer la déforestation, de renforcer le contrôle du commerce des animaux sauvages.

«La question sur l'origine environnementale des maladies est une question qui est relativement nouvelle pour les décideurs. Jusqu'à présent le domaine de la santé était vraiment l'apanage de la communauté médicale et maintenant il faut arriver à créer des passerelles avec les épidémiologistes, les écologues et les vétérinaires mais aussi avec ceux qui s'occupent de la conservation de l'environnement pour que toutes ces composantes soient prises en compte afin de mieux comprendre comment soigner les maladies mais aussi comment les prévenir», révèle Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l'IPBES citée par la radio.

La prévention permettrait également de diminuer les dépenses. Selon le rapport, elle serait 100 fois moins onéreuse que la lutte contre une pandémie.
 

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