Quelques heures après la révélation d’une caricature de Recep Tayyip Erdogan dans Charlie Hebdo, le ministre turc de la Culture et du Tourisme a proféré des injures à l’encontre du journal satirique sur son compte Twitter.
«Charlie Hebdo: Vous êtes des bâtards.. Vous êtes des fils de chiennes», a ainsi écrit Serdar Cam.
L’outrance des propos a été mise en exergue par de nombreux internautes. Certains députés français dont Fabien Gouttefarde et Sonia Krimi (deux membres de LREM) ont indiqué que cela n’était pas «digne» d’un homme d’État et que la Turquie méritait de meilleurs dirigeants.
Le tweet «nauséabond» a également été signalé auprès de Twitter France par Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine-LGBT (DILCRAH). Il a annoncé que la délégation saisirait la justice et a promis de ne pas céder à «ces tentatives d’intimidation».
Bonjour @TwitterFrance et @AHerblin. Ce tweet nauséabond de ce haut dignitaire turc est-il conforme à vos conditions d’utilisation ?
— Frédéric Potier (@FPotier_Dilcrah) October 28, 2020
La @DILCRAH saisira la justice de son côté. Nous ne céderons rien à ces tentatives d’intimidation.#toujoursCharlie https://t.co/e3IyQbJrpN
Actuellement, la publication est invisible dans le fil d’actualité. Le réseau social indique qu’elle «n’a pas été publiée en fonction de loi(s) locale(s)».
Tensions entre Paris et Ankara
Emmanuel Macron a promis de ne pas renoncer aux caricatures de Mahomet, annonce faite après la décapitation du professeur Samuel Paty par un terroriste islamiste pour avoir montré à des élèves des caricatures du prophète lors d’un cours sur la liberté d’expression.
En slip et dans un fauteuil, M.Erdogan est représenté en train de soulever les habits d’une femme afin de dévoiler ses fesses. «Ouuuh! Le prophète!», s’exclame-t-il, alors que le titre est «Erdogan: dans le privé, il est très drôle». Suite à cette publication, Ankara a annoncé vouloir riposter.
Le Président turc, quant à lui, a affirmé ne pas avoir pris connaissance de la caricature pour ne pas se rabaisser «au niveau de ces vauriens». De plus, il a rappelé que «l’obligation sacrée» de son pays était de s’opposer aux attaques contre le prophète.