«Nous devons nous exonérer de ce que beaucoup de “droit-de-l’hommistes” exigent en permanence, c’est-à-dire de nous abriter toujours la CNIL [Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés, ndlr] et derrière des lois absurdes qui ne nous permettent pas d’éradiquer cette cinquième colonne islamiste qui ne cesse de proliférer dans notre pays.»
Interrogé sur BFMTV dans la foulée de l’attentat à l’arme blanche qui a pour l’heure coûté la vie à trois personnes, dont au moins l’une d’entre elles aurait été décapitée d’après le maire de Nice, Christian Estrosi s’est voulu ferme à l’égard de ce qu’il qualifie de «barbarie islamiste». «Ce n’est pas la ville de Nice qui est frappée, c’est la France tout entière», a-t-il ensuite ajouté.
Depuis son élection à l’hôtel de ville en 2008 –avec un bref intermède effectué par son premier adjoint Philippe Pradal entre 2016 et 2017–, M. Estrosi aurait fait ainsi preuve d’une complaisance ambiguë à l’égard des islamistes qui se sont progressivement implantés à Nice. Pour certains, l’ancien député des Alpes-Maritimes verse même dans une forme d’«islamo-clientélisme».
#Islamogauchisme – « L'islamo-gauchisme, c'est le parti du déni. (...) Mais c'est une partie d'un phénomène beaucoup plus vaste. Il y a par exemple l'islamo-clientélisme, qui affecte les partis de droite et du centre. » – Alain Finkielkraut#24hPujadas #LCI #La26 ⤵️ pic.twitter.com/azTfjq2fiH
— 24h Pujadas (@24hPujadas) October 26, 2020
Dans un dossier réalisé le 18 août 2016 par Philippe Vardon, alors conseiller régional de PACA, celui-ci décrit ainsi Nice «comme une ville profondément pénétrée par l’islamisme sous ses différentes formes». L’attentat du 14 juillet a ainsi été perçu comme «un coup de projecteur qui était mis tout à coup sur une cité qui a vu l’islamisme se répandre extrêmement rapidement, à l’échelle d’une décennie et est devenue l’une des principales bases de départ pour le djihad en Syrie et en Irak. Une expression extrémisée d’une radicalisation que tous les Niçois ont pu constater dans leur ville, à travers des signaux visibles tels que le port du voile islamique», relate ainsi l’élu niçois.
Nice: «une ville profondément pénétrée par l’islamisme»
Contacté par Sputnik, Philippe Vardon, aujourd’hui conseiller municipal de la ville sous l’étiquette RN, détaille la série de «complaisances, voire de compromissions» dont se serait rendu coupable Christian Estrosi.
«Dès sa précampagne municipale en 2007, Christian Estrosi se positionne pour la construction d’une grande mosquée à Nice. La même année, lors du ramadan, il est allé visiter la mosquée Ar-Rahma, qui n’est autre que la mosquée centrale de l’UOIF [Union des organisations islamiques de France, désormais nommée “Musulmans de France”, association liée aux Frères musulmans*, ndlr] dans les Alpes-Maritimes. Il déclare à cette occasion: “Je m’y sens chez moi”. Tout est dit.», accuse Philippe Vardon.
Estrosi, coupable de «compromissions» avec l’islamisme?
«Christian Estrosi avait par ailleurs considéré que l’imam niçois Abdelkader Sadouni, qui justifiait à moitié les départs vers le djihad, qui a accueilli dans sa mosquée Hani Ramadan [frère du prédicateur islamiste Tariq Ramadan et petit-fils du créateur des Frères musulmans, ndlr] était pour lui un “relais social”», poursuit Philippe Vardon. Au quotidien italien Il Giornale le 19 juillet 2016, Abdelkader Sadouni affirmait ainsi que «s’il y a des attentats, c’est la faute de la laïcité des Français.»
«Christian Estrosi ose ensuite se répandre en tribune et en interview pour pourfendre la “cinquième colonne islamiste”, une cinquième colonne qu’il a favorisée dans sa propre ville! Une telle duplicité est absolument scandaleuse», fustige Philippe Vardon au micro de Sputnik.
Philippe Vardon observe que cette complaisance à l’égard des islamistes est toujours d’actualité. «On a encore aujourd’hui au moins deux mosquées liées à l’UOIF installées dans des locaux municipaux, dont l’une a diffusé pendant quinze jours, au mois d’avril dernier, un appel à la prière islamique en pleine période de ramadan, sans que Christian Estrosi juge utile, a minima, de rompre le bail liant la municipalité à cette mosquée. Tout cela perdure donc encore.»
L’élu RN avance à ce titre que «sur les 19 mosquées que compte la ville de Nice, on peut considérer qu’au moins 80% d’entre elles professent la doctrine islamiste des Frères musulmans.» D’après David Thomson, journaliste spécialiste du djihad, «Nice est l’une des villes les plus touchées par le phénomène djihadiste. Plus d’une centaine de Niçois sont partis en Syrie».
À noter: Nice, l'une des villes de France les plus touchées par le phénomène jihadiste. Plus d'une centaine de niçois sont partis en Syrie
— David Thomson (@_DavidThomson) July 15, 2016
*Organisation terroriste interdite en Russie