Face à la deuxième vague qui s'accélère, l'Assemblée nationale s'est penchée le 24 octobre sur le projet de loi sur l'état d'urgence sanitaire. La proposition de le prolonger jusqu'à février au moins n'a pas suscité d'appréciation dans l'hémicycle.
«À ceux qui considèrent que les mesures ne sont pas bonnes, je dis et je redis: "dites-nous quelles sont vos propositions"», a réagi Olivier Véran aux décisions de ne pas voter le document. «Proposez! Comment comptez-vous protéger la vie des Français et lutter contre ce virus?».
Le ministre de la Santé s’est dit être «à l'écoute» des idées des partis d'opposition, bien qu'il en ait entendues seulement de Danièle Obono.
«Tremble Covid, on va nationaliser une entreprise qui produit de l'oxygène. Tremble Covid, on va annuler la dette des États», a-t-il lancé commentant les propositions de la députée LFI.
Le coin des Républicains a pointé une «banalisation» de l'état d'urgence alors qu'«on bricole» depuis six mois, selon Philippe Gosselin et Antoine Savignat respectivement.
Quant à «ceux qui considèrent que c'est les bonnes mesures mais pas la façon de faire», M.Véran a affirmé avoir «l'impression qu'on dit "la maison brûle, mais on va d'abord débattre de la couleur du Canadair"».
Deux anti-records de suite
Le pays a recensé deux anti-records de suite, jeudi et vendredi, avec plus de 41.000 et 42.000 contaminations en 24 heures. Le nombre des cas confirmés depuis le début de l'épidémie a dépassé un million.
Au total, 46 millions d'habitants dans 54 départements français sont désormais soumis à un couvre-feu.
L'adoption du texte étant prévue début novembre, le projet de loi vise à étendre l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 16 février 2021. Certaines interdictions pourront pour autant durer jusqu'au 1er avril.