Les pays occidentaux tentent d’isoler la Russie en Antarctique après que celle-ci est tombée en désaccord avec eux sur la création d’aires marines protégées (AMP), dénonce Vassily Sokolov, directeur adjoint de l’Agence fédérale russe de la pêche.
Selon lui, certains pays de l’Occident qualifient «sans cérémonie et sans fondement» les pêcheurs russes de «braconniers» et voient la Russie comme un «paria» en Antarctique. Il souligne notamment qu’ils ont promu l’idée de créer ces AMP sous le prétexte de vouloir protéger la nature, alors que celles-ci «sont étonnamment adjacentes aux secteurs d’influence de ces États».
Il estime donc que ceux qui ont initié la création de ces zones protégées pourront continuer à être les principaux bénéficiaires de l’exploitation des ressources marines de l’Antarctique. Et de rappeler que la Russie avait dès le départ émis un avis favorable à la création d’un système d’AMP qui serait juridiquement pertinent et internationalement reconnu.
Région stratégique
Depuis 1982, la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines en Antarctique (CCAMLR) organise des réunions internationales pour prendre des décisions sur la gestion de cette zone. Les enjeux sont non seulement écologiques, mais aussi économiques. En effet, la fonte des glaces sur ce continent rendra des terres accessibles, avec les ressources qu’elles contiennent, et font donc l’objet de convoitises de la part de plusieurs États.
«Après tout, nous parlons de l’interdiction d’activités économiques traditionnelles comme la pêche, qui dure depuis de nombreuses décennies, mais aussi de l’interdiction des activités économiques planifiées. Nous devons comprendre pour quelles raisons cela doit être fait», commente M.Sokolov. À ce propos, la Russie plaide pour la formation de frontières bien établies et la création de mécanismes de surveillance pour contrôler la situation autour de ces aires marines protégées.