Sur Twitter, la rédaction de Charlie Hebdo a tenu à se désolidariser d’une campagne d’affichage mise en place à Béziers et soutenue par le maire Robert Ménard.
L’édile avait en effet relayé sur les réseaux sociaux une campagne de la municipalité en hommage à Samuel Paty et Charlie Hebdo, montrant notamment une caricature signée par Cabu. Cette dernière, parue en Une de l’hebdomadaire satirique en 2006, représente Mahomet se prenant la tête à deux mains et déplorant: «C’est dur d’être aimé par des cons».
Notre nouvelle campagne d'affiches à #Béziers, en l'hommage de #SamuelPaty et #CharlieHebdo #Libertedexpression pic.twitter.com/uzBQjC2D8o
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) October 21, 2020
Mais l’initiative du maire de Béziers, élu en 2014 avec le soutien du Front national, n’a pas été du goût de la rédaction de Charlie Hebdo, qui lui a répondu en détournant le dessin: «c’est dur d’être aimé par Robert Ménard et par l’extrême-droite».
— Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_) October 22, 2020
Charlie Hebdo et le Front national
Dans son message, la rédaction de Charlie Hebdo rappelle qu’elle a «toujours combattu le Front national» et a même lancé une pétition pour sa dissolution en 1995. Pour appuyer ses dires, le journal satirique a par la suite posté sur Twitter une ancienne caricature de Cabu sur Jean-Marie Le Pen, appelant effectivement à faire interdire le parti.
Les deux Unes de Cabu. pic.twitter.com/X8A5jGnIl2
— Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_) October 22, 2020
La rédaction de l’hebdomadaire conclut en précisant que le dessin de 2006 visait «seulement les intégristes, pas les musulmans», et invite Robert Ménard à ne pas détourner les caricatures.
«Lire un dessin de presse, ça s’apprend, ça ne se détourne pas», écrit ainsi Charlie Hebdo sur Twitter.
Après l’assassinat de Samuel Paty, une mosquée de Béziers avait été menacée sur Facebook par un message appelant à «cramer» l’établissement. Auprès de l’AFP, Robert Ménard avait dénoncé l’incident et annoncé que la surveillance autour du bâtiment serait renforcée.