Le pape François défend le droit à l'union civile pour les couples homosexuels

© AP Photo / Alessandra TarantinoPape François
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«Les personnes homosexuelles ont le droit d’être en famille. Ce sont des enfants de Dieu», a déclaré le pape François dans un documentaire présenté mercredi à la Fête du cinéma de Rome.

Le pape François a défendu mercredi très explicitement le droit des couples gays, «enfants de Dieu», de vivre au sein d’une «union civile» qui les protège légalement.

«Les personnes homosexuelles ont le droit d’être en famille. Ce sont des enfants de Dieu, elles ont le droit à une famille», a déclaré le souverain pontife argentin, dans un documentaire présenté mercredi à la Fête du cinéma de Rome.

«Ce qu’il faut, c’est une loi d’union civile, elles ont le droit à être couvertes légalement. J’ai défendu cela», a-t-il souligné dans ce documentaire intitulé «Francesco» et réalisé par Evgeny Afineevsky.

Selon son biographe Austen Ivereigh, Jorge Bergoglio, le futur pape, avait défendu le bien fondé de cette protection légale lorsqu’il était encore archevêque de Buenos Aires, dans le contexte d’un débat animé en 2010 dans son pays sur la légalisation des mariages gays.

Depuis son élection comme pape, François avait déjà évoqué à plusieurs reprises, sans la rejeter, la notion d’unions civiles pour les personnes de même sexe.

Dans le documentaire de deux heures dévoilé mercredi, qui retrace des temps forts de ses sept premières années de pontificat et utilise des entretiens du pape non datés, François plaide toutefois avec une précision inédite et une plus grande liberté de ton en faveur de ce type d’unions civiles.

Témoignage d’un homosexuel catholique

Ses déclarations en espagnol font suite dans le film au témoignage d’un homosexuel catholique, Andrea Rubera, père de trois enfants, qui lui a demandé dans une lettre s’ils devaient fréquenter son église.

Le pape l’a ensuite appelé au téléphone pour lui conseiller d’être transparent sur son choix de vie dans sa paroisse et d’y amener ses enfants.

Le souverain pontife a fait preuve d’ouverture envers les homosexuels, en affirmant régulièrement qu’ils doivent être accueillis avec respect dans les paroisses catholiques et en conseillant aux parents de ne pas les rejeter.

«Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger?», avait déclaré le pape dans l’avion qui le ramenait de son premier voyage, au Brésil, en juillet 2013.

Cette petite phrase a marqué le pontificat de François, qui a reçu nombre d’homosexuels en audience privée, provoquant l’ire de la branche la plus conservatrice de l’Église.

Il reste toutefois fermement opposé à leur «mariage», en droite ligne avec le dogme de l’Église.

«Disons les choses comme elles sont: le mariage c’est un homme et une femme. Ça c’est le terme précis. Appelons l’union du même sexe "union civile"», avait notamment déclaré le pape François dans un livre d’entretiens réalisés par le sociologue français Dominique Wolton, publié en 2017.

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Le plaidoyer du pape met toutefois en exergue une très nette avancée par rapport à un document officiel de la Congrégation pour la doctrine de la foi (le gardien du dogme au Vatican) de 2003, qui s’opposait à «une reconnaissance juridique des unions homosexuelles», ont relevé mercredi de nombreux observateurs du Vatican.

Cette charge avait été signée à l’époque par son dirigeant, le cardinal allemand Joseph Ratzinger, futur pape Benoît XVI. «Reconnaître légalement les unions homosexuelles ou les assimiler au mariage, signifierait non seulement approuver un comportement déviant, et par conséquent en faire un modèle dans la société actuelle, mais aussi masquer des valeurs fondamentales qui appartiennent au patrimoine commun de l’humanité», écrivait-il en conclusion.

En 2014, Mgr Bruno Forte, qui était alors secrétaire général d’un important synode (assemblée d’évêques) sur la famille, avait plaidé pour une reconnaissance juridique des couples gays, à condition d’utiliser une «terminologie» distincte de celle des unions hétérosexuelles.

«Il est clair pour moi que les êtres humains impliqués dans différentes expériences ont des droits qui doivent être protégés», avait-il déclaré à l’époque, en évoquant «le respect de la dignité des personnes». Cette idée, chère notamment à la branche progressiste de l’épiscopat allemand, n’avait toutefois pas été retenue comme une proposition finale des évêques.

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