Togo: des pirates attaquent un navire hongkongais, le gouvernement monte au créneau

© AFP 2024 MOHAMED DAHIRUn pirate attend de passer à l'abordage
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Au Togo, des pirates ont réussi à approcher un navire battant pavillon hongkongais. Une tentative de détournement inédite depuis 2013 et qui a été prise très au sérieux par les autorités du pays. Le gouvernement demande aux forces navales de n’accorder aucun répit à ces criminels.

C’est le branle-bas de combat au Centre de coordination maritime (CCM) togolais, le gendarme des côtes, pour traquer les auteurs d’une tentative de détournement en haute mer d’un navire battant pavillon hongkongais.

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Les faits révélés, ce 20 octobre par Togobreaking News, un site d’information local, remontent à la nuit du 17 au 18 octobre. À quelque 215 kilomètres des côtes togolaises, des pirates à bord d’une embarcation rapide ont réussi à appréhender le navire. Mais ils n’ont pas pu aller au bout de leur entreprise.

«Les pirates ayant constaté que l’alerte a été donnée et qu’un détachement de la marine togolaise était en route, se sont contentés de voler des objets de valeur et de l’argent à bord du navire. Ils ont aussi causé quelques dégâts sur le bateau avant de prendre la fuite», a expliqué à Sputnik Hubert Bakaï, directeur des Affaires maritimes au CCM.

À bord du navire hongkongais, dont la vocation n’a pas été précisée, il y avait 21 personnes de différentes nationalités, qui sont toutes saines et sauves.

L’intervention de la marine, affirme Togobreaking News, a été rapide grâce à l’arsenal technologique dont le gouvernement a doté le CCM –bras actif de la préfecture maritime et qui assure le maintien de l’ordre public en mer. À ce titre, il a à sa disposition un détachement de la marine nationale prêt à intervenir à tout moment.

Retrouver les pirates

Une délégation du Centre de coordination maritime togolaise s’est d’ailleurs déjà rendue à bord de l’embarcation pour constater les dégâts et relever les indices pour les besoins de l’enquête préliminaire actuellement en cours.

Les pirates ont pris la fuite mais une opération de recherche a été engagée avec le concours d’Interpol et des institutions sous-régionales concernées.

«Actuellement, ils sont activement recherchés. Tous les canaux d’alerte nécessaires dans la sous-région ainsi qu’au niveau d’Interpol ont été activés pour que les États qui ont en partage le golfe de Guinée puissent mettre en branle leurs mécanismes», a affirmé Hubert Bakaï.

Il s’agit de la première fois depuis 2013 que des pirates ont pu s’introduire dans les eaux togolaises et atteindre un bateau. Le gouvernement, très engagé contre la piraterie maritime en Afrique, a aussitôt condamné cet acte.

Tolérance zéro

Edem Tengué, le ministre de l’Économie maritime, de la Pêche et de la Protection de la côte, cité par Togobreaking News, a appelé ce 19 octobre, après une visite au CCM, les forces navales togolaises à n’accorder aucun répit à ces criminels.

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«Tolérance zéro pour la piraterie maritime parce que nous ne comptons pas laisser des pirates se mettre en travers des ambitions maritimes du pays», a-t-il déclaré après avoir pris connaissance des mesures d’urgence prises par le Centre de coordination maritime et visité les installations technologiques visant à détecter et traquer les criminels.

Le Golfe de Guinée, qui compte près de 6.000 kilomètres de côtes, inclut huit pays sur son littoral: le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon et Sao Tomé-et-Principe. Il est régulièrement défini comme étant, avec le Golfe d’Eden, l’un des épicentres de la piraterie dans le monde, dont le coût s’élève annuellement à plusieurs milliards de dollars.

L’engagement du Togo contre la piraterie maritime et la promotion de l’économie bleue ne date pas d’aujourd’hui. En octobre 2016 déjà, le pays avait organisé un sommet des chefs d’État assorti d’une charte contraignante qui prévoyait la création d'institutions nationales, régionales et continentales appropriées et la mise en œuvre de politiques susceptibles de promouvoir la sûreté et la sécurité en mer.

Paraphée par plus 30 pays africains, cette charte devait être ratifiée par l’ensemble des pays membres de l’UA. Ce qui est toujours loin d’être le cas.

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