Dans la matinale de France Inter, la journaliste Patricia Martin a affirmé que les affaires de blasphème devaient se régler en justice. Réagissant à la mort de Samuel Paty, enseignant décapité par un terroriste qui lui reprochait d’avoir montré une caricature de Mahomet en classe, la journaliste a déclaré «le blasphème doit passer devant les tribunaux».
Elle a tout de suite été reprise par l’un de ses invités, Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation de l’Islam de France qui lui a rappelé que le délit de blasphème n’existait plus en France.
«Dans notre pays, et c’est tant mieux, il n’y a pas ce délit. Si on passe devant les tribunaux, on sera débouté», a précisé Ghaleb Bencheikh sur France Inter.
Des propos qui font polémique
Les propos de Patricia Martin n’ont pas tardé à créer la controverse sur les réseaux sociaux. Plusieurs de ses confrères lui ont fait remarquer son erreur à l’instar de Clément Weill-Raynal qui a rappelé sur Twitter que le Code pénal ne reconnaissait pas le délit de blasphème «même si les islamistes rêvent de l’instaurer».
Non, Patricia Martin, contrairement à ce que vous indiquez sur @Franceinter "le blasphème" ne doit pas être poursuivi devant les tribunaux. Ce délit n'existe pas dans le Code pénal français même si les islamistes rêvent de l'instaurer. via @franceinter https://t.co/8FGZZ22ZH4
— Clément Weill-Raynal (@CWeillRaynal) October 18, 2020
L’avocat Gilles-William Golnadel a également dénoncé sur Twitter cette invitation «à saisir la justice pour blasphème», saluant également la réponse de Ghaleb Bencheikh.
Effectivement, ce matin sur la radio active de sevice public , la préposée Martin a invité les musulmans à ne plus protester contre les caricatures mais à saisir la justice « pour blasphème » . Heureusement l’excellent Ghaleb Bencheikh lui a rétorqué « qu’ils seraient déboutés » https://t.co/jIyDLQm6FE
— G-William Goldnadel (@GWGoldnadel) October 18, 2020
Le délit de blasphème, déjà mis à mal par la Révolution -du fait des articles 10 et 11 de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789-, a définitivement été aboli par la loi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse.