Le Parti populaire européen dirigé par Donald Tusk, ancien président du Conseil européen, devrait s’ingérer dans la situation au Haut-Karabakh en tant que force politique importante de l’UE, a déclaré l’ancien Président arménien, Serge Sargsian, dans une lettre adressée à M.Tusk.
M.Sargsian a «parlé en détail» de la situation humanitaire difficile dans la république autoproclamée du Haut-Karabakh après 20 jours d’hostilités opposant les forces arméniennes à celles de l’Azerbaïdjan soutenu par la Turquie, explique le message publié sur le compte Facebook officiel de M.Sargsian.
«Le Haut Karabakh devient un trou noir de la protection humanitaire en Europe», a indiqué l’homme politique.
Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, avait précédemment espéré que la Russie prendrait des mesures plus efficaces que les efforts diplomatiques pour arrêter l’offensive azerbaïdjanaise et turque dans la région. Selon lui, les États-Unis et la France, deux autres pays médiateurs dans le conflit du Haut-Karabakh, devraient soutenir Moscou dans ce domaine.
Relance du conflit du Haut-Karabakh
Les hostilités ont repris au Haut-Karabakh le 27 septembre, après l’annonce par Bakou d’une contre-offensive en réaction à des tirs. L’Azerbaïdjan a introduit ses troupes sur le territoire de la république autoproclamée peuplée majoritairement d’Arméniens.
L’Arménie, qui participe aux hostilités en tant que pays garant de la sécurité de la république autoproclamée du Haut-Karabakh, a aussitôt déclaré que son territoire était aussi visé par des tirs, dénonçant l’implication de la Turquie dans le conflit. Le 10 octobre, Bakou et Erevan ont signé une trêve à Moscou, qui a rapidement été violée par les deux parties.
Un conflit vieux de 30 ans
Le Haut-Karabakh (Artsakh en arménien) a proclamé en 1991 son indépendance de ce qui était alors l'Azerbaïdjan soviétique, ce qui a engendré un conflit militaire majeur entre Bakou et Erevan.
En 1994, les parties belligérantes se sont entendues pour s'en tenir à un processus de paix négocié par le Groupe de Minsk de l'OSCE. Le conflit est resté gelé depuis, avant d’éclater à nouveau le 27 septembre 2020.