Le choix autoritaire du couvre-feu fait par Emmanuel Macron en raison des exigences sanitaires pourrait être explosif dans un pays déjà durement éprouvé par la crise sanitaire et ses conséquences, estime le journal suisse Le Temps dans un article paru le 14 octobre.
Cette solution divise la France en deux: «l’une verrouillée entre 21 heures et six heures du matin, l’autre [...] qui essaiera de continuer sa vie normale». Ainsi, Emmanuel Macron risque gros, note l’auteur du texte.
Selon le journal, toutes les métropoles concernées sont celles où le confinement a laissé le plus de blessures sociales et où un couvre-feu de six semaines «doublé de mesures de sécurité sanitaire renforcée dans les lieux publics, prendra donc l’allure d’un douloureux carcan».
Le scénario d'une rébellion sociale à ne pas écarter
Le couvre-feu impose un repli sur la cellule familiale et une restauration massive du secteur de la restauration et de l'hospitalité dans une capitale telle que Paris. Face à la menace du virus, les gens resteront cloîtrés chez eux, fait remarquer le journaliste.
Dans ce contexte, plusieurs questions se posent pour lui. Un mouvement d'exode des urbains ne va-t-il pas réapparaître? Les populations en difficulté des quartiers sensibles vont-elles accepter sans réagir le quadrillage policier qui va en résulter ? Les attaques contre les forces de l'ordre connaîtront-elle une recrudescence? Les dispositifs d'aide budgétaire aux entrepreneurs et la prolongation des mesures de chômage partiel suffiront-ils à calmer l’incendie de colères et d’inquiétudes ?
«Si le gouvernement ne fait pas preuve de discernement dans la mise en œuvre de ce couvre-feu dans cette France urbaine rongée par l’angoisse sanitaire et professionnelle, le scénario d’une rébellion sociale, ou d’une multiplication d’incidents isolés, ne peut malheureusement pas être écarté», conclut le média.