Plusieurs grands syndicats européens demandent à la Commission européenne d'ouvrir une enquête contre Amazon, soupçonnant la société d’espionner ses salariés qui participent à des activités syndicales, relate Euronews.
Cet appel intervient après que le géant américain a publié une offre d'emploi, à la recherche de deux analystes pour surveiller des menaces contre l'entreprise dont des activités syndicales.
Travailleurs européens ciblés?
L’offre faite par Amazon demandait une maîtrise du français et de l’espagnol, suggérant que les travailleurs européens étaient ciblés, précise Euronews.
Selon Leila Chaibi, députée de la Gauche unitaire européenne, l’offre d’emploi évoquait par ailleurs la surveillance «des leaders politiques, des travailleurs et des terroristes, tout cela dans une même phrase».
«Être leader politique ou être terroriste, c’est la même chose, et être syndicaliste ou être terroriste, c’est la même chose», s’en prend à l’entreprise américaine l’eurodéputée dans une lettre ouverte adressée à Jeff Bezos et cosignée par 36 autres députés européens.
«Comprendre l'environnement»
Contactée par Euronews, Amazon affirme que «l'offre d'emploi ne décrivait pas comme il fallait le rôle de l’employé», qu’elle a été faite par erreur et par la suite corrigée. L’entreprise assure qu'elle ne cherche pas à espionner mais à «comprendre l'environnement» dans lequel elle fonctionne.
Hostile au syndicalisme
Amazon est accusée depuis plusieurs années de faire de l'antisyndicalisme. Il y a deux ans, l’entreprise a fait circuler à ses employés de Whole Foods Market une vidéo enseignant comment reconnaître les «signaux d'alerte» de la création d'un syndicat.
Fin janvier, le géant américain menaçait de licencier plusieurs employés qui avaient osé remettre en cause les timides engagements écologiques de l'entreprise.