Des scientifiques américains et brésiliens ont obtenu à partir du venin de guêpe asiatique une protéine toxique qui tue des bactéries immunisées aux antibiotiques connus et, en le modifiant génétiquement, l’ont rendu inoffensif pour l’Homme, explique la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.
Les chercheurs ont découvert que l'ingrédient clé du venin de la guêpe asiatique détruisait la membrane bactérienne, causant ainsi la mort d’agents pathogènes dangereux. Dans le même temps, ce peptide, généralement inoffensif pour l'Homme à petites doses, reste assez toxique.
Modification génétique
Par la suite, les scientifiques se sont fixés pour objectif de renforcer les propriétés antibactériennes de ce peptide, baptisé mastoparan-L, en le rendant sans danger pour l’Homme.
Grâce au traitement numérique de la base de données des peptides antimicrobiens connus, ils ont isolé une séquence, une répétition pentapeptidique faisant montre d’une forte activité contre les bactéries. Les chercheurs ont ensuite remplacé la zone à une extrémité du mast-L, considérée comme la principale source de toxicité pour les cellules humaines, par cette répétition pentapeptidique, obtenant une version modifiée de la protéine mast-MO.
Les expériences sur les souris ont montré que le mast-MO protège bien les animaux contre les infections bactériennes mortelles, tels que le colibacille Escherichia coli et le staphylocoque doré Staphylococcus aureus, sans effets secondaires graves. L'efficacité du mast-MO dans ces tests a été comparable aux antibiotiques existants.
Conclusions des scientifiques
Les chercheurs ont prouvé expérimentalement que le mast-MO tuait les bactéries en rendant leur membrane extérieure plus poreuse. En outre, cela facilite la pénétration des antibiotiques administrés dans les cellules bactériennes. En même temps, le mast-MO calme une réaction excessive immunitaire nocive qui, pour certaines infections bactériennes, entraîne de graves complications.