Rencontrant lundi 12 octobre les diplomates accrédités dans son pays, Nikol Pachinian a annoncé que les offensives n’auraient pas éclaté au Haut-Karabakh sans l’empressement de la Turquie à y prendre part.
«Il est clair que cette guerre n'aurait pas commencé, si la Turquie n'avait pas affiché son empressement à y participer pleinement», a-t-il déclaré, cité par son service de presse. Et d’attirer l’attention de ses interlocuteurs sur le fait que les offensives ont éclaté en continuité des exercices militaires conjoints menées par Bakou et Ankara.
Selon lui, la participation de la Turquie au conflit et son «incitation à la guerre» sont connues de tous.
«D’ailleurs ce n’est pas prouvable seulement par les fondements que nous avons transmis à nos partenaires, mais par les déclarations publiques mêmes. Jusqu’à ce jour, la Turquie continue à participer aux offensives. La Turquie a enrôlé en Syrie des mercenaires et des membres d’organisations terroristes et par le bais de ses propres aéronefs les a conduits dans la zone du conflit», selon Pachinian.
Ces actions d’Ankara, estime-t-il, reflètent sa politique «expansionniste».
«Ce qui est en train de se passer doit être considéré dans l’optique de la politique turque en Méditerranée: en Syrie, en Irak, dans les relations avec la Grèce et avec Chypre. C’est clairement une politique ayant pour but le rétablissement de l’Empire ottoman», a-t-il souligné.
Pour rappel, le Président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, avait catégoriquement démenti les informations sur tout engagement de mercenaires étrangers aux côtés des Azerbaïdjanais.
Situation dans le Haut-Karabakh
Le 27 septembre, des affrontements entre les armées arménienne et azerbaïdjanaise ont éclaté dans le Haut-Karabakh. Les deux pays se sont mutuellement accusés d’avoir lancé les attaques. La loi martiale a été décrétée en Arménie et dans plusieurs régions d’Azerbaïdjan.
Dans la nuit du 9 au 10 octobre, Bakou et Erevan se sont mis d’accord sur un cessez-le-feu dans la région sécessionniste azerbaïdjanaise du Haut-Karabakh, théâtre d’une nouvelle escalade meurtrière. L’entente a été conclue à l’issue de plus de dix heures de négociations à Moscou. Cependant, dès le lendemain, les parties ont commencé à s’accuser mutuellement de violation de la trêve.