Les infirmiers s’interrogent sur leur métier depuis le début de la pandémie et plus de 40% d’entre eux seraient prêts à rendre leur blouse, selon une consultation réalisée par l'Ordre des infirmiers relayée par Le Parisien. Les résultats de cette enquête, réalisée auprès de 60.000 professionnels, inquiètent les autorités sanitaires.
«Ce chiffre est important, voilà pourquoi on lance l'alerte. On observe un mal-être croissant en à peine six mois», explique ainsi au Parisien Patrick Chamboredon, président de l’Ordre des infirmiers.
Un mal-être lié en partie aux conditions de travail, puisque près de deux tiers des infirmiers estiment qu’elles se sont dégradées ces derniers mois. Outre l’augmentation de la charge de travail, beaucoup pointent du doigt un manque de reconnaissance et des salaires trop bas.
De l’épuisement au burn-out
La colère des soignants s’était déjà manifestée avant la crise sanitaire, parfois dans la rue, mais la pandémie a nettement aggravée la situation, à en croire la consultation de l’Ordre des infirmiers. Alors que 33% des professionnels interrogés disaient être dans un état d’épuisement professionnel avant l’épidémie; ils sont désormais 57% à se considérer en burn-out.
La question des congés est également au centre des préoccupations, alors que l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a récemment encouragé ses personnels à ne pas prendre de vacances pour la Toussaint. Une situation que connaissent déjà certains infirmiers, puisqu’ un sur cinq déclare ne pas avoir pris de vacances depuis le mois de mars.
«Ne pas voir le bout du tunnel, lorsqu'on est en première ligne, c'est très compliqué. Tout le monde se pose la même question: quand est-ce que ça va s'arrêter?», confie encore Patrick Chamboredon au Parisien.
Plusieurs syndicats ont appelé les hospitaliers à une journée de mobilisation jeudi 15 octobre, pour réclamer une hausse des salaires et des embauches massives.