La procédure de destitution du Président kirghiz, Sooronbay Jeenbekov, a été lancée mercredi 7 octobre par le parlement du pays, a annoncé à Sputnik Kanybek Imanaliev, député du parti d’opposition Ata-Meken.
«Certains députés ont signé l’initiative sur la destitution. C’est une procédure très complexe, mais on peut dire qu’elle a été lancée», a indiqué M.Imanaliev.
En vertu de la législation kirghize, la proposition de lancer la destitution du Président doit être soumise à l’examen par au moins un tiers des parlementaires et approuvée par la plupart des députés. La procédure prévoit la mise en place d’une commission spéciale au sein du parlement. Au moins deux tiers du nombre total des députés doivent voter en faveur de la destitution. Une décision doit être prise dans les trois mois suivants le déclenchement de la procédure sinon la proposition de destituer le chef d’État sera considérée comme rejetée.
Manifestations au Kirghizstan
Le 5 octobre, près de 2.000 personnes, des partisans de partis qui n’ont pas franchi le seuil des 7% aux législatives du 4 octobre, ont occupé la place centrale de la capitale kirghize Bichkek. Ils ont exigé l’annulation des résultats du vote et la tenue de nouvelles élections. Parmi ces partis figure le Parti social-démocrate du Kirghizstan, dirigé par Seitbek Atambaïev, fils de l’ex-Président Almazbek Atambaïev.
Le 6 octobre, les résultats des législatives ont été officiellement annulés.
Le Premier ministre kirghiz Koubatbek Boronov, le président du parlement, les gouverneurs de quatre régions, le maire de Bichkek et plusieurs autres fonctionnaires ont démissionné sur fond de manifestations qui ont eu lieu à Bichkek.
Le poste de Premier ministre est désormais occupé par l’opposant Sadyr Jarapov qui a été libéré dans la nuit du 5 au 6 octobre, alors qu’il purgeait une peine de 11,5 ans pour prise d’otage.