Des statues de Colbert, du général Faidherbe et le buste de Christophe Colomb vandalisés, les appels de Jean-Marc Ayrault à débaptiser la salle Colbert de l’Assemblée nationale et l’annulation par le Grand Rex de la projection du film «Autant en emporte le vent» sous la pression du studio américain Warner Bros se sont ajoutés cette année en France à d’autres tendances mondiales dénonçant, selon des militants, le racisme de l’époque, constate Marianne.
Pourtant, comme l’indique l’hebdomadaire dans ses colonnes, ce qui était appelé au départ le politiquement correct s’est radicalisé jusqu’à devenir la «culture du bannissement».
«Refuser le discours contradictoire, refuser de discuter, refuser de contextualiser, refuser de relativiser: ce sont là les grandes caractéristiques de ce qu’on nomme, au niveau politique, le totalitarisme et, au niveau individuel, le fanatisme», note Nathalie Heinich, sociologue au CNRS citée par Marianne.
Un «mouvement étranger à la tradition française»
La biologie est également révisée:
«Nous entrons dans une période de mutation historique majeure avec une fragmentation de la société non plus sur une base “idéologique” mais identitaire, comme en témoigne notamment la racialisation des rapports sociaux», estime le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté, cité par le magazine.
Quoi qu’il en soit, pendant que le phénomène de la censure se normalise, la sociologue Nathalie Heinich rappelle:
«Le paradoxe est que ce mouvement de censure est tout à fait étranger à la tradition française de protection de la liberté d’expression».