Le Président azéri, Ilham Aliev, a déclaré que les négociations portant sur le règlement du conflit au Haut-Karabakh ne pouvaient pas être menées unilatéralement, précisant que Bakou devait avoir «un partenaire».
«Les négociations sont de fait arrêtées. Car après sa déclaration [celle du Premier ministre arménien, ndlr] disant "le Karabakh, c’est l’Arménie" j’ai dit que les négociations étaient impossibles. Toutefois, les co-présidents du Groupe de Minsk m’ont demandé que l’Azerbaïdjan fasse preuve de plus de compréhension… J’ai dit: "D’accord, essayons". Nous voulons trouver une voie pacifique, pour cela nous avons attendu pendant de longues années et sans cette distraction, les négociations se seraient probablement poursuivies», a-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne qatarie Al Jazeera et dont les propos ont été rapportés par son service de presse.
Selon Ilham Aliev, les entrevues avec le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, étaient insensées et revêtaient un caractère formel.
«Il me disait que les territoires ne seraient pas restitués. S’ils ne veulent pas le faire, s’ils se montrent contre les principes élaborés par le Groupe de Minsk pendant de longues années et anéantissent les négociations, que pouvons-nous dire alors? Les négociations ne peuvent pas être menées unilatéralement. Nous avons besoin d’un partenaire. Mais actuellement nous n’avons pas de partenaire de négociations en ce qui concerne l’Arménie», a-t-il encore indiqué.
«Pas de problèmes avec le peuple arménien»
Aliev a en outre déclaré que son pays n’avait pas «de problèmes avec le peuple arménien». «Des milliers d’Arméniens vivent en Azerbaïdjan et nous considérons que les Arméniens vivant dans le Haut-Karabakh sont nos concitoyens. Nous les exhortons à vivre avec nous comme les membres de plusieurs autres nationalités et groupes ethniques présents en Azerbaïdjan».
Nouvelle spirale des tensions
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a déclaré le 27 septembre que l’armée arménienne avait pilonné des localités situées sur la ligne de contact au Haut-Karabakh -république non reconnue à majorité arménienne qui a proclamé son indépendance vis-à-vis de l’Azerbaïdjan en 1991-, déplorant des victimes civiles comme militaires. De son côté, l’Arménie a assuré que la zone avait subi «des attaques aériennes et de roquettes». Selon Erevan, Bakou a «lancé une offensive» contre le Haut-Karabakh. D’après ce dernier, plusieurs localités, dont la capitale Stepanakert, ont été pilonnées. La loi martiale a été décrétée au Haut-Karabakh et ses habitants mobilisés.
L’Arménie a également décrété la loi martiale et la mobilisation générale. Le Président azerbaïdjanais a de son côté approuvé l’instauration de la loi martiale dans plusieurs villes et régions, tout comme celle d'un couvre-feu et d'une mobilisation partielle.