La France a mis en garde ce vendredi l'Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie, et l'Arménie contre le risque d'une «internationalisation du conflit» autour de l'enclave du Haut-Karabakh et d'une «escalade hors de contrôle». Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian s’est exprimé à l’issue d’entretiens avec ses homologues arménien et azerbaïdjanais, Zohrab Mnatsakanyan et Djeyhoun Baïramov.
«Lors de ces entretiens, [...] j'ai alerté mes interlocuteurs sur la menace que représenterait l'internationalisation du conflit», informe le ministre français dans un communiqué cité par l'AFP.
La veille, le Président Macron avait dénoncé le transfert de djihadistes syriens depuis la Turquie vers l’Azerbaïdjan, demandant des explications d’Ankara.
«Selon nos propres renseignements, 300 combattants ont quitté la Syrie pour rejoindre Bakou en passant par Gaziantep (Turquie). Ils sont connus, tracés, identifiés. Ils viennent de groupes djihadistes qui opèrent dans la région d'Alep», avait-il déclaré.
Cessation des hostilités
M.Le Drian a également souligné la nécessité «urgente» de parvenir à une cessation des hostilités «sans délai et sans préconditions» sur la ligne de contact dans la zone de conflit du Haut-Karabakh.
«Leur prolongation ne ferait qu’accroître le nombre de victimes, notamment civiles, les coûts matériels et humains supportés par les deux parties ainsi que la menace d’une escalade hors de contrôle entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan», a-t-il ajouté.
Il a rappelé la «détermination» de la France en tant que coprésidente du Groupe de Minsk «à jouer tout son rôle de manière impartiale» pour aboutir à la cessation des hostilités et à la reprise sans délai de négociations «substantielles et sans préconditions» sous l’égide des coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE, selon le communiqué du Quai d’Orsay.
Il a par la même occasion remercié ses homologues pour leur contribution respective à l’évacuation sanitaire en cours des deux journalistes du quotidien Le Monde blessés la veille dans le Haut-Karabakh, relève le communiqué.
Hier, les Présidents français, russe et américain avaient condamné dans les «termes les plus forts» cette escalade de la violence, appelant à la «cessation immédiate» des hostilités.