«Ce que je vais dire va prendre un ton polémique», prévient Aram Mardirossian, professeur d’histoire à la Sorbonne. Mardi 29 septembre, en plein cours magistral, il a tenu des propos homophobes et transphobes, dont les preuves en vidéo ont été diffusées sur les réseaux sociaux. L’université a réagi le lendemain, condamnant le discours de l’enseignant.
«L'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et son administrateur provisoire, le professeur Thomas Clay, condamnent les propos tenus hier en cours par l’un de ses enseignants titulaires», indique le message, justifiant que l’institut «a une vocation universelle», «un lieu qui accueille et respecte chacun, sans distinction selon ses origines, sa religion, ses opinions ou son orientation sexuelle».
Outre les plaintes de plusieurs élèves qui réclament une sanction, l’affaire a dépassé le cadre universitaire, suscitant l’indignation d’associations LGBT, de l’Association des familles monoparentales et de Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT.
Merci @thomclay pour cette condamnation très claire. La haine anti #Lgbt n’a pas sa place à la #Sorbonne. @SorbonneParis1 https://t.co/BWB8qghsyg
— Frédéric Potier (@FPotier_Dilcrah) September 30, 2020
Se marier à une jument
Dans l’une des vidéos publiées sur Twitter, le professeur Mardirossian évoque le mariage pour tous, loi votée en 2013 à laquelle il s’oppose. Il explique dans un premier temps que, sur un plan juridique, «l’un des principaux fondements c’est la discrimination, c’est de dire “un homme et une femme peuvent se marier, c’est discriminant que deux hommes ou deux femmes ne puissent pas faire de même”».
— dylan/daisy (@fearis4fags) September 30, 2020
«Demain, après-demain, dans dix ans, 20 ans, 30 ans, il va y avoir quelqu’un, c’est obligé […], qui va aller devant un tribunal et qui va dire “voilà, je suis discriminé, j’ai une jument, je l’adore, je ne peux pas l’épouser, c’est un scandale”», lance-t-il, insinuant que ce n’est qu’une question de temps avant qu’une jument obtienne un statut de personnalité juridique.
Dans un autre extrait, il parle de «folie» en évoquant une affaire portée devant la Cour de cassation, laquelle a «mis un petit frein». «C’est un homme qui a eu un enfant avec sa femme, et entre temps il a changé de sexe et donc il a voulu se faire reconnaître comme mère. Enfin bref, un truc complètement délirant», s’insurge-t-il, «j’ai oublié l’espèce tellement elle m’a laissé perplexe».
on m’a envoyé d’autres vidéos https://t.co/n5Ou5dcsge pic.twitter.com/XtNpQimfi2
— dylan/daisy (@fearis4fags) September 30, 2020
Il termine son message en affirmant que désormais «toutes les portes sont ouvertes, il n’y a plus de limites». «Il y a un courant puissant», conclut-il, «et c’est là le plus grave, c’est l’homme tout puissant».